Ce que nous avons pu observer sur le Danube…
Au niveau des populations, peu de gens se sentent malheureusement concernés par la propreté ou le partage des eaux. Et pourtant…
Le long du Danube, peu de pays sont aux normes européennes concernant le rejet des eaux usées urbaines et industrielles. Ainsi, à Budapest (voir vidéo), nous pouvons observer le long des rives des énormes bouches d’égouts se jetant directement dans le fleuve. Tandis qu’à quelques centaines de kilomètres en contrebas, nous retrouverons des plages où les gens se baignent (cf. Sous les ponts de Novi Sad…).
C’est là que réside tout l’intérêt de mettre en place des actions communes, tant au niveau Ministériel qu’au niveau des populations. Depuis 5 ans, l’ICPDR a ainsi créé le « Danube Day » : tous les ans, le 29 juin, des concerts, activités éducatives et expositions ont lieu dans tous les pays du Danube, afin que les populations célèbrent ensemble leur ressource commune.
Il faut dire qu’avant d’en arriver là, les habitants du bassin du Danube en ont vu de belles : scissions (Tchécoslovaquie), guerre (Yougoslavie), régime totalitaire (Ceausescu en Roumanie)… En France, notre génération a tendance à oublier la chance que nous avons de n’avoir pas connu la guerre.
Nos rencontres en Serbie notamment nous ont rappelé que souvent les populations subissent les conséquences des dégradations mais ne perçoivent pas nécessairement les bénéfices des projets mis en place. Nombre de projets de coopération transfrontalière, de par leur nature politique, n’arrivent pas à toucher les populations directement.
Cette descente du Danube est une belle leçon de coopération, et nous espérons que vous l’aurez appréciée autant que nous. Notre prochaine étape, du Tigre et de l’Euphrate, sera moins facile, car nous commençons à ressentir la barrière de la langue, et les enjeux de l’eau au Moyen-Orient sont autrement plus pimentés et conflictuels.
Lors de notre prochaine newsletter (mi-février), nous verrons comment la Syrie, pourtant en aval, a réussi à négocier un accord bilatéral avec sa voisine turque. Nous nous rendrons dans la région du GAP (Grand Projet Anatolien de développement de 22 barrages et 19 usines hydroélectriques) afin de constater de nos propres yeux les résultats de cette immense entreprise.
Vous pouvez d’ores et déjà voir les premières photos et vidéos de la zone sur notre site Entre2o.free.fr
En attendant, Joyeux Noël et Bonne Année !
Emeline et Benjamin, Entre Deux Eaux.
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