Alors que le nombre de touristes internationaux ne cesse d’augmenter, le tourisme régénératif apparaît comme une réponse aux préoccupations grandissantes des voyageurs soucieux de préserver l’environnement. Ce concept novateur pourrait bouleverser notre relation au tourisme et contribuer à un modèle plus durable et respectueux des populations locales et de la biodiversité.
Qu’est-ce que le tourisme régénératif ?
Le tourisme régénératif offre aux voyageurs la possibilité d’avoir un impact bénéfique sur leur destination, comme l’explique le Centre pour la promotion des importations depuis les pays en développement (CBI). Cela peut-être en termes de biodiversité, de communautés locales mais aussi d’économie. À la différence du tourisme durable, qui se focalise sur la réduction des dommages, l’objectif du tourisme régénératif est d’améliorer l’état du lieu visité par rapport à son état initial. Concrètement, il peut s’agir de loger chez l’habitant et de tisser un lien avec les locaux. Le voyageur est invité à aider la population locale en ramassant des fruits dans un verger par exemple.
Ce type de tourisme s’inspire du concept de « culture régénérative » développé par l’écrivain Daniel Wahl. Les formations proposées aux voyageurs sont basées sur quatre piliers essentiels : comprendre les systèmes vivants, vivre des expériences touristiques centrées sur les relations avec soi-même, les autres et l’environnement, adopter une approche écologique du design inspirée du biomimétisme et développer des compétences pour exercer un leadership régénératif afin de sensibiliser et impliquer chacun dans cette démarche.
Un changement de paradigme dans le tourisme
Le tourisme régénératif, aussi connu sous le nom de « philantourisme », révolutionne la manière dont tous les acteurs du voyage interagissent. Ce concept met l’accent sur la collaboration, la communauté locale et le bien-être. Pauline Sheldon, experte en économie circulaire, interviewée par Géo, considère que cela représente un « changement philosophique » qui nécessite « un changement fondamental dans notre façon de voir le monde ».
Adopter le tourisme régénératif, c’est repenser notre lien avec la nature, ce qui peut provoquer des tensions et des résistances, car nos habitudes et croyances sont profondément enracinées. Dianne Dredge, directrice de l’agence de formation en tourisme The Tourism CoLab, met en avant la complexité de cette transformation majeure qui affecte nos relations sociales, économiques et environnementales.
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Le tourisme régénératif : un nouveau modèle ?
Bien que l’adoption généralisée du tourisme régénératif ne soit pas imminente, cette approche fait déjà partie de plusieurs programmes de développement touristique et semble prometteuse pour l’avenir. La Nouvelle-Zélande, souvent considérée comme un modèle en la matière, a récemment défini de nouvelles orientations stratégiques et souhaite s’orienter pleinement vers le tourisme régénératif. D’après un article du Réseau de veille en tourisme, le pays vise à intégrer ce concept dans l’ensemble de son modèle d’attraction touristique à court, moyen et long terme.
En France, le tourisme régénératif suscite également l’intérêt des acteurs du secteur. L’Agence Régionale du Tourisme du Grand Est a notamment reconnu cette approche novatrice comme une tendance majeure à suivre de près au cours des prochaines années. Ce constat témoigne d’une prise de conscience croissante de l’importance d’un tourisme plus respectueux de l’environnement et des populations locales, et souligne le potentiel de développement de cette forme de tourisme sur le territoire français.