En Meurthe-et-Moselle, des centaines de tonnes de déchets d’origine belge ont été déposés illégalement dans la nature. Une enquête a été ouverte pour escroquerie en bande organisée et association de malfaiteurs.
Des tonnes d’ordures venues de Belgique déversées illégalement en Meurthe-et-Moselle
En Lorraine, près de la frontière belge, des montagnes d’ordures sont déposées illégalement dans la nature : c’est ce qu’a révélé l’enquête de France2 « L’oeil du 20 heures »(1).
Près de 500 tonnes de gravats mélangés à des déchets ménagers ont été déversés à Haucourt-Moulaine, 200 tonnes à Rédange, 80 tonnes à Hayange. « En à peine quelques semaines, près d’une dizaine de villages lorrains ont été souillés », explique l’enquête.
Parfaitement organisés, ces déversements illégaux de déchets sont l’oeuvre d’un réseau plus ou moins mafieux. En effet, les ordures viennent de grandes déchetteries belges qui ont payé 108 euros la tonne pour pouvoir s’en débarrasser en France. Un trafic qui pollue la région et dont les riverains sont les premières victimes, mais pas les seules.
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Une enquête a été ouverte
« Ils nous ont dit qu’ils comptaient en recycler une partie et que le reste irait dans différents endroits en France », explique un gérant dans « L’oeil du 20 heures ». Trompé par les escrocs, il pensait que ces déchets iraient dans un centre de tri nommé Eco-Déchets, comme le stipulent les bons de livraison.
Si la société Eco-Déchet existe bel et bien, elle ignorait cette pratique. Et pour cause, les fraudeurs ont usurpé son identité, en utilisant notamment son logo, pour organiser leur trafic. Cette affaire fait, au final, beaucoup de victimes et le parquet de Lille a ouvert une enquête pour escroquerie en bande organisée et association de malfaiteurs. Une autre enquête en Belgique est également en cours.
En termes de trafic de déchets, on parle souvent des rebuts électroniques ou métalliques, issus de la high-tech ou de l’automobile, vers des pays (généralement du Sud) où la législation est plus laxiste. Mais en Europe aussi, le trafic transfrontalier existe. Certaines personnes peu scrupuleuses parviennent à se soustraire aux obligations de dépollution et de recyclage, pour amasser de petites fortunes à notre détriment. Ainsi, une fraction non négligeable de nos déchets termine encore sa vie chez nos voisins belges, espagnols, italiens, allemands… et vice versa, comme on le voit aujourd’hui.
Illustration bannière : D’impressionnants tas de déchets s’amoncèlent dans différents villages de Meurthe-et-Moselle – capture d’écran France2
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