Malgré les efforts consentis au fil des ans, le trafic d’animaux reste une triste réalité, et la France n’est pas épargnée.
La France, une plaque tournante du trafic d’animaux
Sur l’année 2016, les douanes françaises ont saisi 976 animaux protégés des mains des trafiquants. À titre de comparaison, 406 animaux ont pu être extraits du commerce illicite en 2015, soit une hausse de 140 % sur un an.
La majorité de ces trafics sont repérés par les douanes de l’aéroport de Roissy, ce qui prouve que la France est non seulement une destination, mais surtout un pays de transit pour l’importation clandestine en Europe d’espèces protégées.
Le commerce clandestin de l’ivoire prospère lui aussi : 790 kilos ont été saisis en 2016, ce qui représente la plus grande quantité interceptée depuis 2006. À l’issue d’une longue enquête, le Service national de douane judiciaire (SNDJ) a d’ailleurs démantelé un réseau qui s’apprêtait à vendre 212 kilos de cette matière sur le marché clandestin.
Trafic d’animaux : la lutte continue
En dépit de ces chiffres élevés, il serait faux de dire que la France et l’Europe ne font rien. En août 2016, la France a adopté la Loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, qui prévoit des sanctions lourdes pour les personnes se livrant au commerce illicite d’espèces animales et de plantes : 15.000 à 150.000 euros d’amende (et jusqu’à 750.000 euros si le crime est commis au sein d’un groupe organisé), deux ans d’emprisonnement (et jusqu’à 7 ans s’il y a implication d’un groupe organisé). En 2016, 1.058 procès en justice ont été initiés grâce à la collaboration de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage.
Pour consulter le rapport 2016 des douanes françaises
L’Union européenne redouble elle aussi d’efforts. Le budget de la Stratégie 2014-2020 en matière de biodiversité a été augmenté par rapport au plan pluriannuel précédent : 1 milliard d’euros y est consacré, dont 700 millions d’euros pour le volet biodiversité et lutte contre le braconnage. L’Union européenne soutient notamment financièrement des parcs naturels africains abritant des espèces protégées, tels que les Parcs nationaux de Garamba et de Virunga (République démocratique du Congo), le Parc national d’Odzala-Kokoua (République du Congo), le Parc national de Zakouma (Tchad) et le Parc national du W du Niger (Niger, Bénin et Burkina Faso).
Illustration bannière : L’ivoire : toujours autant de trafic – © Cameris Shutterstock
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