L’essai clinique d’un nouveau traitement pour l’allergie aux cacahuètes vient de se conclure avec succès. Les enfants ont pu être désensibilisés à un degré raisonnable.
Allergie aux cacahuètes : une désensibilisation plutôt réussie
L’allergie aux cacahuètes touche entre 0,5 % et 0,7 % de la population française. Il n’empêche que chez ces personnes, toute ingestion de ces noix, même à faible dose, entraîne de graves conséquences.
Il faut savoir que l’allergie aux cacahuètes est la première cause de choc anaphylactique induit par l’ingestion d’aliments.
Mais, bonne nouvelle : la recherche d’un traitement est en bonne voie. Un essai clinique mené dans 18 hôpitaux dans sept pays européens (l’Irlande, la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, la Suède et le Royaume-Uni) pour le compte de l’entreprise pharmaceutique Aimmune Therapeutics vient de se conclure avec succès.
Dans le cadre de cet essai clinique, au cours de six mois, 132 enfants âgés entre 4 et 17 ans devaient prendre quotidiennement un comprimé contenant un dérivé de protéines d’arachide, tandis que 43 enfants prenaient un placebo.
La dose, très faible au début, augmentait toutes les deux semaines pendant trois mois, jusqu’à atteindre 300 mg. Cette dernière dose était d’ailleurs maintenue sur les trois derniers mois de l’essai clinique.
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La désensibilisation, un classique dans le traitement d’allergies
Si tous les enfants ou presque on fait part de réactions adverses au cours de l’essai, il n’en reste pas moins qu’elles ont été faibles ou modérées. On peut donc dire que le traitement a prouvé son efficacité.
La désensibilisation est en effet une stratégie thérapeutique très utilisée dans le traitement d’allergies. Il s’agit d’exposer le patient à l’allergène à très faible dose d’abord, puis d’augmenter progressivement la dose, de façon à « habituer » l’organisme à sa présence.
Une fois ce traitement approuvé et mis sur le marché, on peut donc imaginer que les allergologues pourront prescrire des traitements consistant en une prise quotidienne de comprimés. Mais, bien sûr, il ne s’agit pas de venir à bout de l’allergie aux cacahuètes : le but d’un tel traitement est de rendre l’individu tolérant à une exposition à faible dose, en cas d’ingestion accidentelle.
Illustration bannière : L’allergie à l’arachide est associée une fois sur deux à une allergie aux fruits à coque (noix, noisette, amande, pistache, pignon, noix de cajou…) © Alexander Mozymov
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