Les résultats des études annoncent des progrès spectaculaires dans la lutte contre le cancer bronchique. Le rapport que vient de publier l’Organisation Mondiale de la Santé est sans appel(1). Dans le monde, le cancer du poumon est non seulement le plus fréquent mais aussi celui dont on a le moins de chances de réchapper. En France, il représente 10,3 % des cancers mais 20,5 % des décès dus à cette maladie(2). De plus, le nombre de nouveaux malades tend à augmenter chaque année.
Un espoir avec les nouvelles thérapies du cancer du poumon
L’arrivée des thérapies ciblées et de l’immunothérapie dans le traitement du cancer pulmonaire fait naître un véritable espoir chez les médecins et les patients.
L’immunothérapie : stimuler les défenses naturelles du patient
L’immunothérapie agit sur le système immunitaire du patient. Il ne s’agit pas d’intervenir directement sur la tumeur mais de stimuler les défenses naturelles de l’individu, affaiblies par le cancer. Ces médicaments de nouvelle génération permettent de réenclencher les mécanismes de protection du corps. En effet, l’organisme devient en capacité de reconnaître les cellules cancéreuses et de les éliminer. L’étude Keynote-001(3), portant sur 550 personnes traitées à un stade avancé de la maladie, témoigne du potentiel de l’immunothérapie. Sur la totalité des malades suivis, 18 % sont encore en vie après 5 ans ; dans le sous-groupe traité pendant plus de 2 ans par immunothérapie, le taux de survie à 5 ans frôle quant à lui les 80 %.
Ce traitement constitue donc un véritable bond en avant dans la prise en charge de la maladie et intègre de plus en plus souvent les protocoles thérapeutiques suivis par les patients. Pour ces derniers, l’immunothérapie présente un autre avantage : moins toxique que la chimiothérapie, ses effets secondaires sont dans la grande majorité des cas plus faciles à supporter.
Les thérapies ciblées : ralentir le développement des cellules cancéreuses
Depuis une dizaine d’années, les thérapies ciblées offrent une nouvelle approche dans le traitement du cancer du poumon. Ici, le principe est de s’attaquer aux cellules cancéreuses elles-mêmes en bloquant leur développement. Pour cela, les spécialistes analysent la tumeur afin de détecter le gène, différent d’un individu à l’autre, mis en cause dans l’apparition de la maladie. Ce gène, après mutation, produit en effet la protéine responsable de la division des cellules tumorales. Une fois celui-ci identifié, les médecins ont la possibilité d’administrer au patient une molécule bloquant l’action de la protéine qu’il fabrique.
Il existe également un autre type de thérapie ciblée, qui agit elle sur ce que l’on appelle la néo-angiogenèse. Les médicaments ont pour tâche, dans ce cas, de ralentir la croissance des vaisseaux sanguins reliés à la tumeur cancéreuse, afin d’enrayer la progression de cette dernière.
Immunothérapie et thérapies ciblées sont au coeur de la mise au point de traitements individualisés, s’adaptant au type de cancer, à son origine ou encore à son stade d’avancement. Chaque patient présente en effet une combinaison de facteurs qui lui est propre. La recherche avance rapidement dans ce domaine et permet déjà à nombre de malades de bénéficier d’un protocole thérapeutique plus efficace. En effet, faire entrer en synergie ces nouveaux médicaments avec les prises en charge classiques (chirurgie, chimiothérapie et radiothérapie) permet d’attaquer la maladie sur plusieurs fronts et renforce la puissance de chacun des traitements.
Il convient ici de distinguer deux types de cancer du poumon : le cancer bronchique « à petites cellules » (CBPC) et le cancer pulmonaire « non à petites cellules » (CBNPC), ce dernier représentant 85 % des cas. Les patients souffrant d’un CBNPC avec métastases reçoivent désormais un traitement associant chimiothérapie, immunothérapie et thérapies ciblées. Lorsque la maladie est un peu moins avancée, l’immunothérapie reste utile. Elle peut par exemple limiter le risque de récidive après des séances de radiothérapie.
L’approche des CBPC a également profondément changé ces dernières années. La plupart du temps, la maladie est diagnostiquée alors que des métastases ont déjà fait leur apparition. L’immunothérapie, particulièrement adaptée au traitement des cancers avancés, est désormais systématiquement employée à ce stade pour combattre les cellules cancéreuses, en combinaison avec la chimiothérapie.
Illustration bannière : Traitement du cancer du poumon – © VectorMine
- https://www.who.int/docs/default-source/documents/health-topics/cancer/global-country-
profiles-on-burden-of-cancer-a-to-k.pdf - https://www.oncorif.fr/wp-content/uploads/2019/02/Cancers_en_France-Essentiel_Faits_et_chiffres-2018.pdf
- https://www.fondation-arc.org/actualites/2019/asco-limmunotherapie-en-2019