Si la thérapie cellulaire est encore interdite pour les humains en France, trois jeunes entreprises françaises se lancent dans le traitement par cellules souches pour les animaux. Un marché alléchant.
Déjà 1.500 animaux soignés par thérapie cellulaire en France
Si ce n’est qu’un début dans l’Hexagone, quelque 1.500 animaux, chevaux et chiens principalement, se seraient déjà fait soigner de cette manière en France. Pour se développer, ce marché s’appuie sur les progrès de la recherche médicale humaine. Les trois start-up veulent rapidement récolter des fonds et s’industrialiser, pour pouvoir faire baisser les prix au maximum. Et on comprend leur intérêt.
Aujourd’hui, pour faire soigner son chien d’une arthrose avec cette méthode, il faut débourser au minimum entre 500 et 1.000 euros. Un prix qui n’est pas accessible à tous les propriétaires d’animaux de compagnie. D’autant qu’il faut recommencer l’opération un an après : l’urgence est donc de faire baisser les prix. Puisque les autres frais liés aux soins comme l’achat d’anti-inflammatoires ne seront plus à financer, une opération à 150 euros est considérée comme raisonnable par les entreprises qui se lancent sur ce marché.
Les cellules souches sont prélevées sur l’animal malade lui-même
Les cellules souches sont présentes chez tous les êtres vivants, aussi bien les animaux que les végétaux. Et contrairement aux autres cellules, elles sont capables de se renouveler indéfiniment. La thérapie cellulaire consiste à injecter chez le malade des cellules vivantes pour restaurer l’activité d’un tissu ou d’un organe, grâce à leur propriétés anti-inflammatoires et régénératives. Le vétérinaire prélève les cellules souches de l’animal malade. Ces dernières sont mises en culture dans un laboratoire, se multiplient et sont ré-injectées à l’animal.
Parfois, des cellules souches d’autres animaux sont implantées. Dans l’avenir, outre les maladies inflammatoires, d’autres pathologies pourront être soignées. Stem T, une des start-up françaises, propose ainsi déjà de guérir la stomatite caudale du chat, qui dégrade la bouche de l’animal et peut mener à l’euthanasie. Elle a également testé le traitement sur la maladie inflammatoire chronique de l’intestin du chien.
Aux États-Unis, des cliniques pour animaux proposent des traitements à base de cellules souches
En Europe, deux autres jeunes entreprises belges, Revatis et Fat Stem, sont implantées. Au Royaume-Uni, on utilise depuis longtemps le traitement par cellules souches pour les chevaux. Et de bons résultats ont été obtenus sur des chiens paralysés. Et aux États-Unis, plusieurs milliers de chiens sont déjà traités chaque année avec cette technique. Les cliniques pour animaux sont de plus en plus nombreuses outre-Atlantique. Elles possèdent des équipements de pointe et proposent des traitements à base de cellules souches, des chimiothérapies. Elles posent aussi des prothèses de hanche et font passer scanners et IRM.
Il existe même des cures amaigrissantes avec tapis de course pour chats obèses… Des services divers, aussi variés qu’onéreux. Les soins vétérinaires sont l’un des segments du marché des animaux domestiques progressant le plus vite (+16 % depuis 2012), et aussi l’un des plus rentables. Selon l’American Pet products association, les dépenses consacrées aux produits et services pour animaux ont triplé depuis vingt ans, pour dépasser les 60 milliards de dollars en 2016.