Pour transporter le pétrole issu des sables bitumineux de l’Alberta, le Canada et l’entreprise Kinder Morgan viennent d’engager des travaux préliminaires au triplement de la capacité d’un oléoduc. Mais les autochtones ne voient pas les choses du même oeil et ont saisi la justice.
Le projet Trans-Mountain a été contrarié par l’arrivée des sociaux-démocrates au pouvoir
En Colombie-Britannique, les travaux d’agrandissement d’un oléoduc fait débat et deux camps s’affrontent devant la justice. D’un côté, les pétroliers américains et le gouvernement du Premier ministre Trudeau, défenseurs du projet ; de l’autre, les autochtones, soutenus par des environnementalistes et des collectivités locales, qui invoquent les menaces qui pèseraient sur l’environnement si ce projet titanesque voyait le jour.
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Tout a commencé quand Justin Trudeau a autorisé fin novembre 2016, le triplement de la capacité du Trans-Mountain (de 300.000 à 890.000 barils par jour), entre Edmonton dans l’Alberta et Burnaby en Colombie-Britannique. Mais ce projet de 6 milliards de dollars (soit 5,1 milliards d’euros) a été contrarié lorsque les sociaux-démocrates sont arrivés au pouvoir en Colombie-Britannique. À peine élu, le nouveau gouvernement fortement soutenu par la population, a aussitôt saisi la justice pour tenter de stopper cette construction.
Pour Trudeau, la construction de cet oléoduc est dans l’intérêt national du Canada
L’affaire est donc devant la justice canadienne cette semaine. Le but pour l’entreprise américaine Kinder Morgan, qui vient d’engager des travaux préliminaires : prouver que l’augmentation de la capacité de cet oléoduc est dans l’intérêt national du Canada.
Selon le gouvernement de Trudeau, acheminer plus de pétrole bitumineux vers la côte Ouest, afin qu’il puisse être chargé sur des pétroliers et transporter vers la Chine, permettrait d’accroître les capacités d’exportation et d’obtenir un meilleur prix pour chaque baril de brut. Le transporter à travers des oléoducs plutôt que par train serait la meilleure option. Ils ajoutent que ce projet créerait des emplois.
Des arguments économiques que ne veulent pas entendre les Amérindiens. Les opposants au projet craignent l’impact néfaste de cette construction sur leur environnement fragile et même une marée noire, qui pourrait menacer les orques du Pacifique, des animaux en danger. Le Premier Ministre aurait apporté des changements au processus d’examen initial, mais réussira-t-il à convaincre l’opinion pour la construction de cet oléoduc ? Une chose est sûre comme à Standing Rock, l’affaire devrait durer pendant des mois.
Illustration bannière : Station de pompage du pétrole bitumineux – © Jeff Whyte
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