Voitures intelligentes, l’enjeu de la sécurité
Pour Frédéric Bourcier revient sur la notion de système d’information étendu : les systèmes embarqués dans les voitures les connectent à une infrastructure globale extrêmement complexe.
Ce réseau fait communiquer toutes sortes de terminaux via des connexions Internet mobiles. Tout l’enjeu est de garantir la sécurité des informations et de respecter la vie privée des utilisateurs. Les premiers téléphones mobiles offraient bien des fonctions basiques de communication et aujourd’hui les smartphones sont quasiment des ordinateurs qui intègrent des applications sophistiquées. Mais celles-ci sont encore « cloisonnées » ou en silo. La prochaine évolution consistera à permettre à différents services de partager leurs données sans rupture.
Sécuriser l’accès aux sources d’alimentation électriques
Pour Sylvain Geron, le développement de ces nouveaux types d’usage automobiles va fortement dépendre de la facilité d’accès aux sources d’alimentation électrique : il note qu’il n’existe pas encore de stations-services électriques et que le déploiement d’une infrastructure de bornes de recharge électrique sera progressif.
Pour être efficace et rassurant, le réseau de bornes devra inclure les domiciles et lieux de travail, mais aussi des points de recharge publics que des services en ligne permettront de localiser rapidement.
Quant à l’origine de l’électricité utilisée et des modalités de paiement, S. Geron a noté que la problématique est identique à celle du roaming en téléphonie mobile. A terme, il y aura un roaming électrique et le consommateur pour directement payer avec son téléphone mobile ou une carte de type Moneo et ce, quel que soit l’endroit où il recharge.
Optimisation et durabilité des technologies mobiles
Frédéric Bourcier a précisé que les deux mots clés des technologies « smart » sont :
- l’optimisation (choix du mode de fonctionnement le plus écologique dans le cas d’un véhicule hybride) et
- la prise en compte à long terme de la notion de durabilité et d’évolutivité.
Les technologies ne seront plus « jetables », bien au contraire. Non seulement les composants de l’automobile, mais également l’ensemble des éléments qui composent l’infrastructure étendue dans laquelle s’intègre le véhicule, sont conçus et fabriqués dans un esprit « durable ».
Ladimir Prince explique que le« smart » n’est pas la seule condition importante pour les projets décarbonés : le coût des composants est crucial pour les constructeurs. En effet, le niveau du prix a une influence clé sur l’acceptabilité de ces technologies.
Dans un contexte de crise économique, l’optimisation est donc un axe d’avenir : la voiture intelligente doit bien sûr identifier le feu rouge, mais aussi ralentir progressivement pour ne pas trop solliciter les freins. Elle doit s’éteindre automatiquement en attendant que le feu passe au vert. Et cette optimisation concerne tous les composants du véhicule, par exemple les batteries vont être contrôlées en permanence (télémétrie) pour assurer un fonctionnement optimal. Exemple, une voiture Autolib dont la batterie n’est pas assez chargée ne peut être mise en circulation. De manière plus générale, chaque élément du véhicule, ainsi que des bornes, sont gérés avec une grande finesse (par exemple, les charges peuvent être suspendues lors des pics de consommation électrique).
Quels sont les dangers des voitures intelligentes ?
A la question des dangers liés à l’utilisation des données générées par ces voitures intelligentes et au respect de la vie privée, les représentants de Wind River répondent que l’ensemble des industriels sont conscients de ces enjeux, ne les sous-estiment pas et s’en occupent.
Il rappelle que la certification technologique (normes auto ISO 26262, par exemple) et les directives d’institutions telles que la CNIL, garantissent des pratiques raisonnables et responsables. Au final, les utilisateurs ont toujours le choix de se déconnecter.
Des avancées cruciales vers le monde de demain
Les progrès technologiques liés à ces voitures de nouvelle génération sont énormes : bien plus de confort de conduite, plus de sécurité. Ces innovations technologiques seront sans doute à la base du monde de demain. C’est pourquoi, comme pour d’autres domaines (Big Data, réseaux sociaux, nanotechnologie…) – une profonde réflexion doit être menée entre entreprises et consommateurs.
Les progrès technologiques intégrés à ces véhicules de nouvelle génération sont immenses, tant en termes de confort de conduite que de sécurité. Comme pour d’autres domaines – Big Data, réseaux sociaux, e-commerce, etc. – une profonde réflexion doit être menée entre tous les acteurs et les consommateurs, afin que chacun puisse tirer le meilleur parti des innovations technologiques qui nous conduisent vers un monde plus durable.
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(1) Conférences organisées le 27 mars par Wind River, filiale d’Intel Corporation et leader mondial de l’édition de logiciels pour les marchés de l’embarqué et du mobile, sur les grands enjeux de la mobilité de demain, avec Ladimir PRINCE – Détaché à l’IEED VeDeCoM, Institut d’Excellence pour une Energie Décarbonée, Véhicule Décarboné Communicant et sa Mobilité, Responsable des programmes véhicules / Sylvain GERON – Directeur associé, Polyconseil, responsable du projet Autolib’ / Stéphane DERUELLE – Directeur Général Europe – Services, Wind River / Frédéric BOURCIER – Responsable des projets Automobiles, Wind River.
(2) HAWK Byron, RIEDER David M., OVIEDO Ollie (ed.), « Small Tech : The Culture of Digital Tools » University of Minnesota Press, 2008.