Sont visées par cette plainte les sociétés Inditex (propriétaire des marques Zara, Pull&Bear, Massimo Dutti, Bershka, Stradivarius, Oysho et Uterqüe), Uniqlo, SMCP (marques Sandro, Maje et de Fursac) et la marque de chaussures de sport Skechers.
Persécution d’ouïghours : des associations françaises montent au créneau
L’étau se resserre de plus en plus autour de la politique d’extermination et d’internement pratiquée par la Chine vis-à-vis des ouïghours dans la province de Xinjang.
Après le rapport du ministère américain des Affaires étrangères selon lequel la Chine pratiquerait le génocide d’ouïghours, après la reconnaissance de ces faits en tant que génocide par la Lituanie, après la discussion sur le sujet entre les ministres des affaires turc et chinois, après l’appel du parlement australien demandant à l’ONU d’enquêter sur les exactions commises vis-à-vis des ouïghours, voici que des associations françaises portent plainte en espérant qu’un tribunal français se saisisse du dossier.
La plainte a été déposée par Vincent Brengarth, avocat au barreau de Paris, associé au sein du cabinet Bourdon & Associés, au nom des associations Sherpa et Éthique sur l’Étiquette, de l’Institut ouïghour d’Europe (IODE) ainsi que d’une femme chinoise rescapée d’un camp d’internement dans le Xinjang.
Représailles en #Chine contre les marques et enseignes d’#habillement : nous appelons les multinationales du secteur à ne pas troquer les droits fondamentaux contre un accès au marché#EndUyghurForcedLabour #devoirdevigilance
1/ pic.twitter.com/dbkqkS4hqt— Collectif ESE (@Collectif_ESE) March 26, 2021
Coton récolté par des esclaves ouïghours : selon les associations, les multinationales de l’habillement échapperaient à leur devoir de vigilance
La plainte concerne la réduction en servitude aggravée, le recel de travail forcé et le recel de crimes contre l’humanité. Les auteurs de la plainte estiment que les multinationales de l’habillement visées ne font pas assez pour s’assurer que leurs sous-traitants ne soient pas impliqués dans la commission de ces crimes. Les suspicions se font en effet de plus en plus fortes au sujet du coton utilisé dans la chaîne d’approvisionnement des sociétés visées par cette plainte, il se pourrait qu’il soit récolté par des esclaves ouïghours.
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Les géants de l’habillement ne sont en effet pas tous indifférents à ce problème. Les marques H&M, Nike et Adidas déjà engagées en 2020 à boycotter le coton provenant du Xinjiang. Uniqlo, l’une des sociétés visées par cette plainte, a lui aussi pris un tel engagement.
Les données sur l’étendue des exactions commises par les autorités chinoises à l’encontre des ouïghours n’est pas pertinemment connue. Selon Amnesty International, un million d’ouïghours seraient aujourd’hui détenus dans des camps de rééducation politique. Selon la Chine, il n’existerait pas de camps, ils seraient des centres de formation professionnelle où les ouïghours s’inscriraient par choix.
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