Trois repas par jour : une tradition à redéfinir ?
La tradition des trois repas par jour est bien ancrée dans nos sociétés, mais est-elle vraiment adaptée à nos besoins métaboliques actuels ?

Des débuts de l’industrialisation à nos jours, le schéma des trois repas quotidiens s’est solidement établi en France. Cependant, des voix s’élèvent pour remettre en question cette structure, suggérant que suivre sa faim plutôt que l’horloge pourrait être plus bénéfique.
D’où vient la tradition des trois repas ?
Au XIXe siècle, la révolution industrielle transforme les habitudes alimentaires en France, instaurant le petit déjeuner et le dîner en fonction des horaires de travail et de l’accessibilité à l’éclairage artificiel. Ce rythme devient une norme, bien qu’il ne réponde pas à des exigences métaboliques précises, mais plutôt à un besoin de convivialité et d’organisation sociale. En effet, Damien Galtier, nutritionniste, interrogé par Sciences et Avenir(1), souligne que ce modèle de trois repas n’est pas fondé sur des besoins métaboliques spécifiques. « Pour certaines personnes, deux repas équilibrés peuvent suffire », explique-t-il.
À l’étranger, les pratiques varient du tout au tout. En Espagne, il est courant d’intégrer des collations entre les repas principaux, tandis qu’en Suède, le dîner peut être pris dès 16 heures, suivi par un en-cas en soirée. Ces différences soulignent que les trois repas quotidiens ne sont pas une constante humaine mais bien une réponse à un contexte culturel et économique spécifique. Les Espagnols et les Suédois, par exemple, adaptent leurs horaires de repas principaux et collations selon un modèle qui semble mieux répondre à leurs besoins énergétiques quotidiens.
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Les bénéfices d’un jeûne intermittent
Des recherches montrent que limiter le nombre de repas à un ou deux par jour pourrait légèrement diminuer l’indice de masse corporelle (IMC), remettant en question l’efficacité de notre modèle traditionnel. Un jeûne prolongé de 18 heures entre le dîner et le petit déjeuner serait associé à une perte de poids modeste, suggérant des bénéfices potentiels pour le contrôle du poids. Des études américaines montrent qu’un jeûne de 18 heures peut entraîner une réduction maximale de 0,03 point de l’IMC annuellement.
À l’inverse, une fréquence plus élevée de petits repas ou collations semble liée à un IMC plus faible, mais aussi à une consommation calorique importante chez les grignoteurs réguliers. Cette habitude pourrait donc contribuer à une prise de poids, surtout si les choix alimentaires sont pauvres, comme les chips et sucreries. L’étude NutriNet-Santé indique que le grignotage régulier peut augmenter l’apport calorique quotidien d’environ 25 % chez les femmes.
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Écouter son corps pour une alimentation plus intuitive
S’écouter et manger en réponse à la faim réelle, plutôt qu’à des heures fixées, pourrait être lié à un meilleur contrôle du poids. Cette approche, connue sous le nom d’alimentation intuitive, aide à maintenir une corpulence normale sans les contraintes des régimes stricts, souvent inefficaces à long terme. Une étude française a montré une corrélation positive entre l’alimentation intuitive et la gestion du poids.
Manger tard le soir, particulièrement juste avant le coucher, peut perturber le métabolisme du glucose et augmenter les risques d’obésité. Des études indiquent que prendre un repas principal après 15 heures pourrait augmenter les niveaux de triglycérides et réduire la sensibilité à l’insuline, exacerbant les défis métaboliques. Des recherches hispano-américaines révèlent que déjeuner après 15 heures augmente de 22 % le risque d’obésité.
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