Opposés en tous points sur l’immigration, l’emploi, la politique étrangère ou encore la santé, la question environnementale ne fait pas figure d’exception. L’inclination des partis politiques américains pour l’environnement est bien différente qu’ils soient Républicains ou Démocrates. De manière générale, le parti Républicain est considéré comme climato-sceptique.
Trump est climato-sceptique
L’actuel candidat à la Maison blanche l’a dit lors de ses nombreuses sorties publiques qui font les choux gras de la presse. À l’occasion de la COP21 et suite aux appels du Pape François à agir sur le climat, le candidat républicain Donald Trump n’a pas manqué de rappeler qu’il ne croyait pas au changement climatique et qu’il s’agissait d’une « météo extrême », considérant le dérèglement climatique comme un « canular ».
Déjà en 2012, il n’avait pas hésité à arguer que « le concept de réchauffement climatique a été créé par la Chine pour rendre l’industrie américaine non compétitive ». Au sein du parti Républicain, ils sont nombreux à suivre cette ligne politique : le Sénateur Marco Rubio, l’un de ses rivaux pour l’investiture, considère, par exemple, que « nous n’avons pas à détruire notre économie pour protéger l’environnement ». Le ton est donné du côté de la frange républicaine. À l’inverse, les Démocrates apparaissent davantage comme « green-friendly », pro-environnement, et sensibilisés aux enjeux climatiques.
Entre politique énergétique et politique de l’emploi
Donald Trump donne la priorité aux énergies fossiles, créatrices d’emplois et source de richesses selon lui pour les États-Unis. Il entend mettre fin aux régulations qui freinent le développement du monde industriel. Pour cela, les avantages fiscaux attribués aux énergies renouvelables devraient être revus – à la baisse, bien entendu.
Proche du lobby pétrolier, le candidat républicain considère que les énergies renouvelables profitent aux constructeurs étrangers aux dépens des États-Unis. Lors d’une visite dans les Appalaches, Donald Trump a défendu les mines de charbon et regrette leur fermeture successive. Selon lui, le responsable de ce sinistre économique ne serait autre que Barack Obama et « ses règlementations environnementales ». Il faut désormais intensifier les forages en Amérique pour relancer l’exploitation du charbon.
Trump : coqueluche du secteur pétrolier et des producteurs de charbon
Soutenu largement par les lobbies pétroliers, Donald Trump est également farouchement opposé aux agences fédérales de régulation à l’instar de l’Environmental Protection Agency, qui freinerait selon lui toujours le développement économique en ajoutant « des normes à tout-va ». Plutôt que de les supprimer, il a promis à ses électeurs de couper leur budget pour éviter qu’elles ne bouleversent le bon fonctionnement de l’économie américaine.
Récemment, le débat autour du projet de pipeline Keystone est revenu sur le devant de la scène. Ce gigantesque oléoduc de près de 3.500 kilomètres de long doit permettre de transporter les hydrocarbures depuis le Canada jusqu’au Mexique. En 2012, Barack Obama l’avait suspendu, considérant que ce pipeline était extrêmement coûteux pour l’environnement. Cette décision, qu’Hillary Clinton soutient, a provoqué la colère des Républicains pour qui ce pipeline serait à l’origine de la création de nombreux emplois.
Cependant, le candidat Républicain n’est pas totalement fermé aux énergies renouvelables, mais n’en fait pas une priorité, car il considère que « le soleil est très cher. Le vent est aussi un problème, c’est très très cher, ça ne marche pas sans subvention. Mais en dépit de tout cela, je suis favorable à tous les types d’énergie. ».
Néanmoins, en 2013, Donald Trump avait tenté d’empêcher la construction d’un champ d’éoliennes en Écosse, car celui-ci risquait de gâcher la vue du golf qu’il prévoyait de construire juste à côté, preuve de l’attachement tout relatif du milliardaire aux énergies renouvelables.
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