Alors que des études scientifiques montrent que de plus en plus d’espèces animales sont en danger, le gouvernement Trump a refusé d’en classer une vingtaine comme menacées.
Des études scientifiques prouvent que des espèces sont menacées
L’administration Trump a tranché et a refusé de classer 25 espèces animales en danger ou menacées d’extinction. Dans cette liste, étaient concernés le morse du Pacifique, la tortue carrée de Barbour, le pic à dos noir (oiseau), le serpent de Kirtland et la gambusie de San Felipe (poisson). Selon un rapport rédigé par le Department of the Interior’s Fish and Wildlife Service (l’organisme fédéral du Département de l’Intérieur des États-Unis qui s’occupe de la gestion et la préservation de la faune), la protection de ces animaux n’est « pas justifiée pour le moment » (sic)…
capture d’écran YoutubePourtant, cet été les scientifiques avaient déjà alerté l’opinion publique quant au danger encouru par certains animaux. Une étude du Center for Biological Diversity (CBD) estime que 93 espèces en danger ou protégées pourraient être affectées par le mur que veut construire Donald Trump sur la frontière mexicaine(1). Et que 25 d’entre elles verraient dès lors leur habitat naturel détruit. Une autre étude réalisée par des scientifiques mexicains, avançait même le chiffre de 800 espèces menacées. Le mur contraindrait les animaux à rester d’un côté ou l’autre de la frontière. Or, pour la survie des espèces, se mélanger est une condition essentielle, en particulier quand elles sont menacées.
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Le morse du Pacifique gravement menacé sous Obama, pas sous Trump
Une attention particulière a été apportée au morse du Pacifique. Cet animal était considéré par le FWS – sous l’administration Obama – comme gravement menacé, victime directe du réchauffement climatique et de la fonte de la banquise qui réduit son habitat et le contraint à changer son régime alimentaire.
Aujourd’hui, le discours est tout autre du côté du FWS, qui suggère que « les données climatiques à 2060 sont trop imprévisibles« , bien qu’il y ait « une certitude élevée que la capacité des glaces de mer diminuera en raison du changement climatique« . Il se peut qu’il n’y ait plus de glace de mer à cette date. Selon le Centre pour la diversité biologique, le morse vient d’être condamné à mort.
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Cette prudence relative concernant les imprévus climatiques semble démontrer que la protection des espèces menacées n’est pas la priorité du gouvernement Trump, selon les scientifiques américains.
D’une manière générale, la motivation à court terme est économique. Et bien que la population soutienne largement l’ESA et son combat pour la conservation des espèces, le gouvernement semble miser sur le long terme : ces animaux vont disparaître à petit feu et la protestation du public devrait s’affaiblir, lentement. Enfin, une étude britannique publiée en 2014 avait conclu qu’un mur frontalier avec le Mexique restreindrait les mouvements des animaux mais pas ceux des hommes(2).
Illustration bannière : Morses du Pacifique, condamnés à mort par Trump – © tryton2011
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