Selon une enquête de l’agence sanitaire Santé publique France (SPF), en 2018, les noyades ont représenté 597 décès dont une majorité car les victimes ne savaient pas (pour la plupart) ou mal nager. Les moins de 6 ans et les plus de 65 ans sont plus touchés par les noyades mortelles.
Plus de noyades mais moins de décès
L’enquête NOYADES, réalisée du 1er juin au 30 septembre 2018 en France métropolitaine et en outre-mer a pour objectif de recenser l’ensemble des noyades et les circonstances de survenue des noyades à des fins de prévention. 1.649 noyades accidentelles avec une proportion de noyades suivies de décès de 25 % ont été recensées. La baignade en mer représente 44 % de des décès suivi par 31 % en piscine.
Face à la forte augmentation de noyades accidentelles chez les moins de 6 ans : 67 contre 50 en 2015, les ministres Agnès Buzyn et Roxana Maracineanu ont lancé un plan de lutte contre les noyades et des actions pour accompagner les enfants dans la découverte du milieu aquatique a été lancé.
Ce plan, nommé « Aisance aquatique », vise à mieux prévenir les risques de noyades en responsabilisant notamment les parents à l’acquisition des bases du savoir flotter pour leur enfants et ce, dès le plus jeune âge, tout en les sensibilisant aux plaisirs de l’eau.
1 senior sur 3 ne sait pas nager
Dans le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire, Santé Publique France s’est attardée sur la capacité à nager des 15-75 ans. En 2017 et sur les 4.315 personnes interrogées, 83,7 % déclaraient savoir nager, contre 81,3 % en 2010, une augmentation « significative », selon les auteurs de l’étude.
« L’apprentissage de la nage à partir des années 1960, notamment en milieu scolaire, est probablement à l’origine de l’amélioration considérable de l’aptitude à la nage de la population, en particulier chez les femmes », précisent-ils.
Cependant, de nombreuses personnes âgées de 55 à 75 ans ne savent pas nager. Cette tranche d’âge est d’ailleurs particulièrement concernée par les risques de noyade, comme le souligne l’étude qui rappelle également que « l’apprentissage peut se faire à tout âge ».
En 2017, plus de 64 % des seniors déclaraient savoir nager contre 95 % des 15-24 ans.
Les noyades : deuxième cause de décès chez les enfants en bas âge
Les noyades représentent « la deuxième cause de décès accidentel après les accidents de la circulation » chez les enfants âgés de 1 à 4 ans. La participation à des séances de natation dès le plus jeune âge réduit de 88 % les risques de noyades dans cette tranche d’âge, relève le Bulletin épidémiologique hebdomadaire.
De son côté la Fédération Française de natation a ainsi fait de l’éveil aquatique l’une de ses priorités pour familiariser l’enfant entre 0 et 6 ans avec l’eau et lui apprendre plus facilement la nage.
Lire aussi : Profitez de la baignade en toute sécurité : les précautions à ne jamais oublier
La maîtrise de la nage progresse significativement en France. Dans un arrêté daté de 2015, l’Éducation nationale indiquait qu’« apprendre à nager à tous les élèves est une priorité nationale, inscrite dans le socle commun de connaissances et de compétences ».
Elle délivre également une attestation « savoir nager » aux élèves qui ont passé avec succès un contrôle des compétences en milieu aquatique. Malgré ces mesures, à l’entrée en sixième, un enfant sur deux ne sait pas nager dans beaucoup de départements. La cause, manque de piscines ou trop vieillissantes, une pénurie de maître-nageurs et un manque de subventions aux collectivités.