Un site Seveso, quel danger cela représente-t-il ?

L’usine Lubrizol touchée par un grave incendie, près de Rouen, était classée Seveso 3. Au total, la France compte plus de 1.250 sites considérés comme dangereux et à surveiller comme celui-ci.

Rédigé par Paul Malo, le 28 Sep 2019, à 7 h 40 min
Un site Seveso, quel danger cela représente-t-il ?
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L’incendie qui a frappé l’usine Lubrizol de Rouen remet en lumière la question des sites classés Seveso. Quelle dangerosité réelle représentent-ils ? Y en a-t-il près de chez vous ?

Un incendie aux fumées qui posent question sur un site industriel classé Seveso

L’incendie aura été impressionnant. Maintenant que le sinistre qui a touché l’usine Lubrizol de Rouen est totalement maîtrisé, se pose la question du danger des produits rejetés par cet incendie.

Selon le préfet de Seine-Maritime, les 78 analyses effectuées dans 26 points autour de Rouen « ne présentent pas d’inquiétudes ». « Les fumées n’ont pas fait apparaître d’éléments d’inflammabilité, ni d’hydrogène sulfuré, mais des traces très ponctuelles d’oxyde de souffre et des valeurs d’oxyde d’azote très légères », a -t-il notamment déclaré lors d’une conférence de presse.

Pas moins de 42 mesures complémentaires ont également été effectuées dans la nuit de jeudi à vendredi, ainsi que des analyses plus fines sur les suies inquiétantes tombées un peu partout. Tous les résultats de ces analyses seront intégralement publiés afin de rassurer les habitants des environs. Les écoles sont en tout cas restées fermées vendredi afin que le personnel puisse nettoyer les cours de récréation, pour une réouverture lundi.

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Plus de 1.250 sites classés Seveso en France

Cette usine Lubrizol était classée Seveso 3. Qu’est-ce que cela signifie, exactement ?

Que ce type de site industriel se doit de respecter des règles de sécurité très strictes afin non seulement de prévenir les accidents majeurs (explosion, incendie, fuite de substances toxiques.) mais aussi d’en réduire les conséquences pour la population.

Au total, selon les chiffres officiels, la France compterait 1.312 sites classés Seveso dont 705 en seuil haut, comme près de Rouen. Un nombre en augmentation puiqu’au 31 décembre 2015, on en dénombrait 1.250 !

Les règlementations de sécurité concernant de tels sites répondent à la directive « Seveso 3 », entrée en vigueur en juin 2015. Un nom venu d’un texte adopté en 1982, suite à un rejet  de dioxine en 1975 dans la commune italienne du même nom.

Toutes les installations classées Seveso doivent faire l’objet d’une surveillance sévère à la fois de la part de l’exploitant et des autorités publiques. Par ailleurs, un plan d’urgence interne et un plan d’urgence externe doivent avoir été établis, et un certain nombre de données clés doivent être disponibles en ligne.

À l’origine, Seveso est le nom d’une ville italienne où le 10 juillet 1976, une explosion a soufflé un site pharmaceutique. Aucune victime ni aucun blessé n’ont été à déplorer mais la région a subi une grave pollution de l’air. C’est suite à cet accident que l’Europe s’est doté d’outils des premiers outils de classification des sites à risque (raffineries, usines chimiques, dépôts de gaz…).

La première directive dite “Seveso 1” a été émise en 1982 ; deux autres ont suivi en 1996 et 2012.

Où se trouvent les usines Seveso en France ?

Des textes qui n’empêchent pas les catastrophes

Pour autant, malgré cela, différentes catastrophes ont souligné que le risque zéro n’existe pas.

À commencer par l’explosion de l’usine AZF, à Toulouse, en 2001, mais aussi lors de  l’attentat de Saint-Quentin-Fallavier, en juin 2015, et d’un incendie criminel ayant touché deux cuves de la raffinerie de l’étang de Berre en juillet 2015.

Suite à la catastrophe d’AZF, la  loi « Risques » avait été adoptée en juillet 2003. Une loi qui s’inscrivait dans un plan plus global exigeant le renforcement des effectifs d’inspections des installations classées à risque et la remise à plat de l’urbanisme autour de ces sites.

Quant à l’incendie du site de Lubrizol, qui fabriquait des additifs pour lubrifiants et carburants, il n’a certes pas fait de victime. Mais les habitants alentours continuent de s’interroger quant à d’éventuelles répercussions sur leur santé, malgré les déclarations rassurantes du préfet.

Ce dernier a toutefois déclaré que « l’incendie entraîne des dépôts de suie sous forme de retombées, ingérer des suies peut être néfaste pour la santé ». Il a aussi évoqué un « risque possible de pollution de la Seine par débordement des bassins de rétention ».

En cas de question, un numéro d’urgence a été mis en place : le 02.32.76.55.66

Illustration bannière : L’usine Lubrizol, Seveso 3, en flammes à Rouen – capture d’écran Youtube Euuronews

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1 commentaire Donnez votre avis
  1. Trop de renseignements sur ces sites à risques peuvent donner des idées….

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