La banquise fond à un rythme inquiétant, perdant 13 % de sa superficie tous les dix ans. Ce phénomène met en danger la survie d’une espèce pour qui la glace polaire est un habitat naturel : les ours polaires (Ursus maritimum).
La glace, un élément essentiel pour les ours polaires
En effet, les ours ont besoin de ces vastes espaces pour y chasser leurs proies. Ils sont capables de parcourir des dizaines de kilomètres en traquant leur futur déjeuner du jour, mais aussi les ressources essentielles pour constituer une réserve énergétique suffisante quand ils tomberont en hibernation. C’est aussi sur la banquise qu’ils se reproduisent.
Sauf que dès lors que la glace fond et se morcelle, il n’y a plus moyen ni d’y courir, ni d’y trouver de proie.
D’après l’estimation du GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, la superficie de la banquise pourrait se réduire à moins d’un million de kilomètres carrés d’ici 2050. C’est pour cette raison que les ours polaires sont considérés comme une espèce menacée et ce, depuis 2008.
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Une disparition progressive
La population actuelle des ours polaires serait de 22.000 individus (contre 25 000 individus environ en 2016 quand a été rédigé cet article). Ce chiffre est certes plus élevé que celui d’avant 1973, l’année d’entrée en vigueur de l’Accord international sur l’interdiction de la chasse aux ours polaires. En d’autres mots, même si le fléau de la chasse, une activité commerciale qui a duré la quasi-totalité des XVIIIe et XIXe siècles, a pu être endigué, tant bien que mal, ce n’est pas pour autant que la survie des ours polaires est garantie.
Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’extinction des ours polaires n’est pas un phénomène nouveau. Des fossiles trouvés en Suède et en Norvège montrent qu’il y a 11.000 ans, des ours polaires ont vécu dans des territoires aujourd’hui dépourvus de glace et d’ours.
Ceci dit, nous ne devons pas sous-estimer l’accélération du rythme auquel la banquise fond : elle décroît d’environ 13,4 % par décennie. Il ne restait en 2020 que 3,71 millions de km² de banquise dans l’Océan arctique, contre plus de 4 millions de km² l’année précédente et 9,08 millions de km2 en 2016 (quand cet article a été rédigé).
Une autre menace pèse sur l’espèce due principalement aux exploitations de pétrole offshore et de gaz de schiste : la concentration de substances toxiques accumulées dans l’organisme des animaux qui constituent sa chaine alimentaire (le phytoplancton, est mangé par le zooplancton qui est mangé par les poissons qui sont mangés par les phoques, principale proie des ours). Elles provoquent des troubles du système nerveux et des anomalies congénitales…
Illustration bannière : Ours polaires disparition annoncée ? – © outdoorsman
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