Le trou, qui mesure plus de trois fois la taille du Brésil, pourrait être lié à l’éruption du volcan Hunga Tonga-Hunga Ha’apai en 2022.
La faute aux chlorofluorocarbones (CFC), encore et toujours
C’est une vidéo dérangeante qu’a publiée l’Agence spatiale européenne (ESA) le 4 octobre 2023. On y voit les dimensions et la localisation, jour par jour, entre le 19 août et le 24 septembre 2023, du trou d’ozone. Et il y a de quoi s’inquiéter : ce dernier expose complètement l’Antarctique. Bien que la fluctuation de la taille du trou d’ozone soit courante entre août et octobre, les mesures de cette année, prises par le satellite Copernicus Sentinel-5P, sont sans précédent. « La formation du trou d’ozone de 2023 a commencé tôt et s’est étendu rapidement depuis la mi-août. Le 16 septembre, sa taille dépassait les 26 millions de km², soit plus que la superficie totale de l’Amérique du Nord », a indiqué Antje Inness, chercheure principale du Service de surveillance de l’atmosphère Copernic (CAMS).
« L’éruption a injecté une grande quantité de vapeur d’eau dans la stratosphère. Cette vapeur d’eau pourrait avoir favorisé la formation de nuages stratosphériques polaires, où les chlorofluorocarbones (CFC) peuvent réagir et accélérer l’épuisement de l’ozone. De plus, cette présence accrue de vapeur d’eau pourrait refroidir la stratosphère antarctique, renforçant ainsi la formation de ces nuages et intensifiant le vortex polaire. Toutefois, les recherches concernant l’impact de l’éruption du Hunga Tonga sur le trou d’ozone de l’hémisphère sud sont toujours en cours », commente Antje Inness.
🌐Today marks the International Day for the Preservation of the Ozone Layer.
With its data, #CopernicusAtmosphere plays a major role in understanding the #OzoneLayer.
But what is the #OzoneHole & why does it form ? Find out in our article👉https://t.co/6W2iyePIei#OzoneDay2023 pic.twitter.com/CBWrGwYdxR
— Copernicus ECMWF (@CopernicusECMWF) September 16, 2023
À l’origine de ce phénomène, une différence de température
La variabilité de la taille du trou d’ozone est principalement déterminée par la force d’une bande de vent puissante entourant l’Antarctique. Cette bande est le résultat de la rotation de la Terre et des différences de température entre les latitudes polaires et modérées. Si cette bande est robuste, elle agit comme une barrière, empêchant l’échange d’air entre les latitudes, isolant ainsi les masses d’air polaire qui se refroidissent pendant l’hiver. Les effets cumulés de ces phénomènes naturels, couplés aux possibles conséquences de l’éruption, pourraient expliquer les dimensions extraordinaires du trou d’ozone en 2023.
Dans les années 1970 et 1980, l’utilisation généralisée de chlorofluorocarbones nocifs dans des produits tels que les réfrigérateurs et les bombes aérosols a endommagé l’ozone en altitude, ce qui a provoqué un trou dans la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique. En réponse à cette situation, le protocole de Montréal a été mis en place en 1987 pour protéger la couche d’ozone en éliminant progressivement la production et la consommation de ces substances nocives, ce qui a permis à la couche d’ozone de se reconstituer.
Lire aussi
Abonnez-vous à consoGlobe sur Google News pour ne manquer aucune info !
A lire absolument