Les maladies pourraient bientôt être détectées grâce à des tests de salive, d’urine ou de sang, via une bande comme pour les tests de grossesse. Les résultats seraient ensuite disponibles au bout de quelques minutes, à l’aide d’une application mobile.
Une application capable de détecter des maladies grâce à un échantillon de salive, d’urine ou de sang
Une startup spécialisée dans la biotechnologie, Mammoth Biosciences, travaille sur une application capable de détecter toutes sortes de maladies grâce à un échantillon de salive, d’urine ou de sang. Il ne s’agit que d’un prototype, mais ce test pourrait bien révolutionner la manière dont les maladies sont testées, en les rendant accessibles à tous.
En effet, l’utilisation est aussi simple qu’un test de grossesse. Il suffit de déposer de la salive, de l’urine ou du sang, sur une bande jetable de la taille d’une carte de crédit. Les résultats sont interprétés à l’aide d’une application mobile. Et le test pourra même détecter plusieurs maladies à la fois (Zika, dengue, papillomavirus…).
Un test peu onéreux et un résultat rapide
Premier point positif de ce dispositif, il est peu onéreux, contrairement aux analyses habituelles en laboratoire. Ce test sera disponible à un prix « accessible et raisonnable », selon Trevor Martin, PDG et chercheur en biologie, interrogé par The Verge(1).
En outre, il permet d’avoir un résultat rapide. Ainsi, en moins d’une demi-heure, certaines zones s’illuminent. L’utilisateur prend en photo l’échantillon avec une application dédiée sur son smartphone, qui lui précise s’il est atteint d’un des virus ou maladies testés.
Comment ça fonctionne (vidéo en anglais) ?
Pour parvenir à de tels diagnostics, le dispositif de Mammoth Biosciences se base sur le CRISPR, comme la plupart des innovations récentes en génétique. CRISPR-Cas9, sorte de « ciseaux à ADN », est une enzyme qui peut détecter une partie spécifique de l’ADN et la détruire.
Pour rappel, le système CRISPR-Cas9 est une technique particulièrement simple, peu coûteuse et efficace pour obtenir des cellules modifiées génétiquement. Il combine une enzyme (Cas) qui coupe l’ADN avec une molécule servant de guide moléculaire pour diriger l’enzyme vers le site précis où il faut couper. CRISPR-Cas9 permet ainsi d’inactiver des gènes. Ce système a été mis au point en 2012 par la française Emmanuelle Charpentier et l’américaine Jennifer Doudna.
Ici, c’est son potentiel dans la recherche de pathologies qui est exploité, grâce aux enzymes Cas 12 et Cas 13 que les chercheurs estiment être capables de « détecter virtuellement tout type d’acide nucléique ».
La concurrence s’organise
Si pour l’instant, Mammoth Biosciences a mis au point des prototypes, il reste du travail à accomplir avant d’avoir une solution efficace et sûre. Mais au vu des résultats encourageants, la société envisage de commercialiser son test dans les prochaines années. Il faudra tout de même que la start-up se méfie de la concurrence. Un laboratoire du MIT, également crédité de la technologie CRISPR, travaille sur un test similaire.