Des scientifiques sont parvenus à copier la texture de la peau de pieuvre et la capacité de cet animal à changer leur couleur, pour créer une peau artificielle. Elle pourrait permettre aux utilisateurs de réalité virtuelle de sentir leur environnement par exemple.
Une peau synthétique qui peut changer de couleur et de forme, comme les pieuvres
Et si les robots pouvaient sentir ce qu’ils touchent ? Des scientifiques de l’université Cornell, de New York, et du laboratoire de biologie marine du Massachusetts (États-Unis) ont réussi à créer une peau synthétique élastique qui peut changer de forme et de texture. Dans un article publié dans la revue scientifique Science(1), ces chercheurs expliquent s’être inspirés de certains céphalopodes, comme les pieuvres. Ces animaux ont en effet une capacité à se camoufler, tel le caméléon, en changeant de couleur.
Démonstration (en anglais)
Et, point qui intéresse plus particulièrement les scientifiques : les pieuvres parviennent même à changer la structure de leur peau. Ainsi, pour parvenir à élaborer cette peau artificielle capable de se modeler en 3D, ils ont étudié les papilles dermiques des pieuvres : des muscles qui se contractent et forment au-dessus de la peau une proéminence. C’est précisément ces muscles qui leur permettent de se fondre en quelques millièmes de secondes dans le paysage où elles évoluent.
Sentir son environnement même en réalité virtuelle
En revanche, pas facile de copier la nature ! En effet, les chercheurs américains ne sont pas encore parvenus à imiter ce don pour se métamorphoser, mais pensent que cette peau transformable pourrait être utilisée à terme, sur des robots. Selon eux, il serait possible de l’utiliser pour fabriquer des meubles susceptibles de changer de forme. Et surtout, cette peau artificielle permettrait aux utilisateurs de réalité virtuelle de sentir leur environnement. Les robots pourraient ainsi posséder le sens du toucher.
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D’autres projets scientifiques voient le jour et tentent de recréer de la peau humaine pour, à terme, parvenir à réaliser des greffes, notamment chez les grands brûlés. Autre but avoué : cesser de tester des animaux lors d’expériences scientifiques. Ainsi, des chercheurs japonais de l’Institut Riken sont parvenus l’an dernier à synthétiser de la peau avec des poils et des glandes sudoripares. Dans la revue Science Advances, ils expliquent que la transplantation sur la souris a parfaitement fonctionné(2). Un petit pas pour l’homme…
Illustration bannière : capture d’écran © Cornell University
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