Covid-19 : la course au vaccin freinée par le manque de… singes !

Les chercheurs travaillant sur des candidats vaccins contre le Covid-19 se sont retrouvés confrontés à un problème de taille : ils n’arrivent plus à se fournir en singes en provenance de Chine.

Rédigé par Anton Kunin, le 2 Sep 2020, à 10 h 10 min
Covid-19 : la course au vaccin freinée par le manque de… singes !
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Les singes, plus particulièrement des macaques rhésus, sont toujours une ressource indispensable pour mener des essais pré-cliniques d’un vaccin. Alors que le monde s’est lancé dans une course contre la montre pour trouver un vaccin et mettre fin à la pandémie, ces malheureux animaux viennent à manquer, notamment aux chercheurs américains…

Les macaques rhésus, une « ressource précieuse » pour la science ?

À travers le monde, plus d’une centaine d’équipes différentes travaillent sur un candidat vaccin contre la Covid-19. Mais avant de tester un candidat vaccin sur des humains (ce qu’on appelle un essai clinique), les chercheurs doivent d’abord l’avoir testé avec succès sur des primates, même si le recours à l’expérimentation animale pour mettre fin à la crise du coronavirus fait débat.
Et là, les chercheurs se retrouvent confrontés à un problème : ils n’arrivent plus à se fournir en singes en Chine, ce pays ayant mis fin à l’exportation de macaques rhésus (l’espèce la plus recherchée par les scientifiques) – certainement pour privilégier ses propres recherches – lorsque l’épidémie a commencé, rapporte The Atlantic(1).

Le système immunitaire des macaques rhésus étant très proche de celui de l’humain, ils sont mis à contribution lors de la dernière étape avant les essais cliniques sur l’homme © DPS

Les macaques rhésus ont en effet un système immunitaire très similaire à celui des humains et souffrent des mêmes infections virales que les humains. À ce titre, pouvoir vacciner un macaque rhésus puis l’infecter délibérément avec le virus étudié (en l’occurrence, Covid-19) pour observer la progression de la maladie (ou une absence de progression) et obtenir des données fiables sur la réponse immunitaire à l’oeuvre, reste une étape clé de toute étude pré-clinique, puisqu’on s’interdit d’inoculer le virus à des humains pour des raisons éthiques…

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À travers le monde, les macaques rhésus ne sont pas exactement les mêmes

Cela dit, la Chine n’est bien sûr pas le seul pays fournisseur de macaques rhésus. Ces primates vivent dans de nombreux pays d’Asie du Sud-Est ainsi que sur l’île Maurice. Les macaques rhésus mauriciens sont d’ailleurs les plus recherchés car, n’ayant pas de contacts avec d’autres macaques en dehors de l’île, ils sont libres des infections dont souffrent souvent tous les autres macaques rhésus du monde.

Les macaques chinois n’étant plus disponibles, les chercheurs devront trouver d’autres fournisseurs. Ce sera plus compliqué non seulement en raison d’un coût plus élevé, mais aussi en raison de la différence des caractéristiques de ces singes à travers la région. Les macaques rhésus vietnamiens ont par exemple moins de globules rouges et plus d’hémoglobine dans leur sang, tandis que les macaques mauriciens ont moins de globules blancs, moins de sérum de calcium et de phosphore.

Les rongeurs restent de loin les animaux les plus utilisés dans les laboratoires © Egoreichenkov Evgenii

Toutefois, il semblerait que les singes ne soient affectés que légèrement par la Covid-19. Alors pour étudier les cas graves, les chercheurs peuvent se tourner vers les hamsters ou autres petits rongeurs… Quelques initiatives sur les humains sont à l’étude, mais les freins éthiques et règlementaires sont considérables.

Illustration bannière : Face à la pandémie de portée internationale, c’est la course pour trouver traitements et vaccins qui viendraient à bout du virus. Dans les laboratoires de recherche, on s’active… aux dépens des animaux  © Blue Planet Studio
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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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