Plus elles sont dociles, plus leur cerveau est petit ! Voilà, en synthèse, la conclusion d’une étude sur les vaches. On y apprend notamment que ce sont les humains qui sont entièrement responsables de ce phénomène.
Une différence de taille entre animaux domestiqués et sauvages
L’aviez-vous remarqué ? Les animaux domestiques ont une tête, et aussi un cerveau, plus petite que leur homologue sauvage. C’est le cas par exemple, du sanglier et du cochon. Les scientifiques appellent ce phénomène le « syndrome de domestication ».
Menée par une équipe de chercheurs de l’Université de Zurich(1), en Suisse, une nouvelle étude portant sur la taille des cerveaux des vaches révèle un phénomène : les races qui tolèrent une plus grande interaction avec les humains ont des cerveaux plus petits que celles qui vivent de manière plus indépendante.
Cette conclusion a été tirée après que les scientifiques aient analysé treize crânes d’aurochs préhistoriques et trois-cent-dix-sept de vaches et taureaux représentant 71 races différentes du monde entier.
Les cerveaux des vaches laitières sont plus petits
Les chercheurs ont scanné tous les crânes et ont mesuré la largeur des museaux afin de calculer la taille moyenne du cerveau, par rapport à la taille du corps des bovins sauvages et domestiques. Ils ont alors noté que le cerveau des vaches domestiquées était en moyenne 25,6 % plus petit que celui de leurs ancêtres sauvages.
Les scientifiques ont également comparé les races domestiquées en les classant selon leur fonction première d’élevage : sauvage, tauromachique, parc bovin et laitier.
Résultat, les races de tauromachie, qui sont élevées pour leur agressivité et ont tendance à avoir peu d’interactions humaines en dehors des combats dans l’arène, ont un cerveau presque aussi gros que celui des aurochs sauvages. À l’inverse, les bovins laitiers, qui interagissent fréquemment avec les éleveurs et sont élevés pour leur rendement laitier et leur gentillesse, ont les plus petits cerveaux de tous avec une réduction de 30,6 %
Des bovins moins intelligents ?
Selon les chercheurs, la docilité des vaches et donc la petite taille de leur cerveau, est liée à leurs gènes qui réduisent les fonctions cérébrales contrôlant la peur, l’anxiété et l’agressivité.
À l’origine, les éleveurs les ont choisies pour leur gentillesse, ce qui a accentué le processus. Avec la domestication et la sélection, un troisième facteur expliquerait ce phénomène : l’élevage intensif.
Même si certaines vaches ont un plus petit cerveau que d’autres, cela ne signifie pas pour autant qu’elles sont plus stupides. Il n’y aurait pas de corrélation entre l’intelligence et la taille du cerveau. Cependant, les scientifiques envisagent de creuser cette piste dans de futures recherches.