Les vaches ne sont pas des poubelles : une convention doit être signée aujourd’hui pour évacuer des milliers de pneus des exploitations agricoles, où ils se décomposent peu à peu.
Les vaches mangent du pneu et contractent « La maladie de la quincaillerie »
C’était une mauvaise idée parmi tant d’autres… Dans les années 70, on conseillait aux agriculteurs de recycler les pneus aux champs. Des pneus qui servaient aussi à maintenir les bâches des fourrages.
Il aura fallu attendre 2015 pour se rendre enfin compte que ces pneus sont justement à l’origine de l’une des premières causes de pathologie chez les vaches : « la maladie de la quincaillerie ». Une maladie pouvant provoquer abcès, péritonites, fièvre, perte d’appétit et bien sûr baisse de la production de lait.
Une convention doit être signée aujourd’hui pour récupérer les millions de pneus qui végètent dans les champs et finissent, sous forme de particules, dans l’estomac des bovins(1).
À cause de ces pneus permettant de maintenir les bâches d’ensilage pour protéger le fourrage, ce sont chaque année 60.000 bovins qui seraient atteints de tumeurs et d’infections. En effet, au fil du temps, ces pneus se décomposent en micro-particules de caoutchouc, qui finissent irrémédiablement dans l’estomac des ruminants. Un scandale des « vaches poubelles » dénoncé par l’association Robin des bois en février dernier(2).
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Des centaines de milliers de tonnes à évacuer des prés
Enfin, un accord va être signé avec la filière pneumatique. Des fabricants tel que Michelin vont s’engager à récupérer à leurs frais les pneus des exploitations agricoles. Cette mise en application concrète du principe du pollueur-payeur devrait déboucher sur la récupération chaque année de 15.000 tonnes de déchets par an, soit 2,4 millions de pneus.
Pour en faire quoi ? L’association Robin des Bois préconise de les broyer pour mieux les transporter et de s’en servir comme combustible, notamment pour les cimentiers, qui se servent de fioul pour alimenter leurs fours.
Selon des statistiques anciennes, datant de 2006, on recensait alors pas moins de 800.000 tonnes dans les champs, en majorité sur les terres agricoles de Bretagne, du Centre, de Normandie et du Sud-Ouest. Combien plus de dix ans après ?
Les retirer des champs devrait aussi permettre de réduire la prolifération des moustiques-tigres, mais aussi des guêpes et des rats. Ne restera plus, ensuite, qu’à parvenir à se débarrasser des films plastiques qui entourent encore les bottes de fourrage.
Illustration bannière : Les vaches commencent à en avoir marre ! -© Astrid Gast
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