Vague de chaleur : la pollution à l’ozone explose

On parle beaucoup de l’impact environnemental des vagues de chaleur. Mais on oublie toujours l’impact de la pollution à l’ozone, que ces vagues de chaleur aggravent.

Rédigé par Anton Kunin, le 11 Sep 2023, à 11 h 21 min
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La pollution à l’ozone est un enjeu majeur pour l’environnement et la santé humaine. Les vagues de chaleur, exacerbées par le changement climatique, aggravent cette pollution, avec des conséquences dévastatrices, rappelle l’Organisation météorologique mondiale.

L’ozone troposphérique explose sous la canicule

La chaleur et la lumière solaire accrues pendant les canicules accélèrent les réactions chimiques responsables de la formation d’ozone troposphérique à ne pas confondre avec l’ozone stratosphérique (la couche d’ozone) qui nous protège des rayons ultraviolets.

Pendant une canicule, l’air a tendance à être chaud, sec et stable. Ces conditions météorologiques favorisent la stagnation de l’air près de la surface, ce qui peut entraîner une accumulation d’ozone, car il n’est pas dispersé aussi rapidement que lors de conditions plus venteuses.
La canicule augmente aussi  la demande d’énergie pour la climatisation, ce qui entraîne une augmentation des émissions de NOx provenant des centrales électriques, des véhicules automobiles et des industries. De plus, les COV peuvent être libérés par l’évaporation de produits chimiques, d’essences, de solvants et d’autres sources.
La chaleur et la lumière solaire accrues pendant les canicules accélèrent les réactions chimiques responsables de la formation d’ozone troposphérique. Les NOx et les COV réagissent plus rapidement pour produire de l’ozone.

trafic gaz réfrigérants HFC

La santé humaine en cause

L’ozone troposphérique est un polluant atmosphérique nocif pour la santé humaine. L’inhalation d’ozone peut provoquer des problèmes respiratoires, des irritations des yeux et des voies respiratoires, et aggraver des affections telles que l’asthme. Par conséquent, pendant les périodes de canicule, il est important de prendre des mesures pour réduire les émissions de NOx et de COV, notamment en limitant l’utilisation des véhicules, en réduisant l’utilisation de la climatisation, en évitant l’utilisation de produits chimiques volatils et en restant informé des avertissements de qualité de l’air émis par les autorités sanitaires.

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La pollution à l’ozone engendre une perte de récoltes

La pollution engendrée par les activités humaines et les vagues de chaleur créent un cercle vicieux, qui conduit à la production d’ozone, explique l’Organisation météorologique mondiale dans son dernier bulletin. Les polluants émis par les activités humaines comprennent des gaz réactifs à courte durée de vie tels que les oxydes d’azote (NO), le dioxyde de carbone (CO2) et les composés organiques volatils biogéniques. Ces composés conduisent à la production d’ozone.

L’ozone, de même que l’azote et le soufre, sont ensuite absorbés par les plantes. Ce gaz peut réduire la quantité et la qualité des rendements des cultures alimentaires de base. Les pertes de récoltes dues à l’ozone varient de 4,4 % à 12,4 % pour les cultures alimentaires de base, avec des pertes de blé et de soja pouvant atteindre 15 % à 30 % dans des régions agricoles clés comme l’Inde et la Chine.

pénurie de blé

Réduire les polluants atmosphériques, une tâche urgente

Comme le fait remarquer l’Organisation météorologique mondiale, la pollution à l’ozone n’est plus confinée aux villes du Sud ni à la saison estivale. Les pics d’ozone surviennent de plus en plus tôt, dès avril ou mai, et persistent jusqu’en septembre. En plus, contrairement à d’autres polluants tels que les particules fines, le dioxyde d’azote et le dioxyde de soufre, dont les concentrations moyennes ont diminué depuis le début du siècle, les niveaux d’ozone stagnent et sont même en augmentation depuis 2016.

Quant aux causes de ce phénomène, l’institution rappelle que les principales sources d’émissions des gaz à effet de serre et des polluants atmosphériques sont les mêmes : il s’agit des énergies fossiles et des activités agricoles (méthane et ammoniac). Il est donc essentiel de les réduire au maximum, le plus rapidement possible.

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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