Chiens, chats… Faut-il s’inquiéter pour eux de la multiplication de cas de variole du singe chez l’homme ?
Mon animal de compagnie peut-il attraper la variole du singe ?
L’OMS a appelé tous les pays à la vigilance, alors que l’on recense désormais plus de 3.200 cas de variole du singe à travers le monde. Dans cette recrudescence inhabituelle des cas de variole du singe depuis mai, en dehors des pays d’Afrique centrale et de l’Ouest où le virus circule d’ordinaire, les pays d’Europe se trouvent au centre de la propagation du virus.
Mais au-delà de la transmission interhumaine, quels sont les risques de diffusion pour nos animaux de compagnie préférés ? L’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a décidé de faire le point sur la question. Face à ce virus Monkeypox, aussi appelé variole du singe, mais qui pourrait bientôt se voir rebaptiser, quel est le risque hors des espèces animales sauvages ?
Furets, chiens, chats, aucun cas clinique
Selon l’ANSES, pour l’instant, « dans la littérature scientifique disponible, les données relatives à la réceptivité des animaux de compagnie vis-à-vis de la variole du singe sont très limitées, voire absentes ». Du coup, les conclusions de son expertise sont susceptibles d’évoluer. La réceptivité d’un virus est la capacité d’une espèce animale à héberger le virus sans forcément développer de symptômes. Il faut la distinguer de la sensibilité, leur capacité à exprimer des signes cliniques et/ou des lésions dues au virus.
Pour l’instant, « les données sont absentes pour les furets et les chiens. Concernant les chats, une seule étude sérologique existe avec des résultats négatifs. À ce stade, aucun cas clinique n’a été rapporté chez ces trois espèces ». Les rongeurs de compagnie, comme les rats bruns, les souris, les cobayes ou encore les hamsters, semblent peu réceptifs au virus à l’âge adulte, mais pourraient l’être pour les plus jeunes. Les lagomorphes, tels que les lapins ou les lièvres, sont réceptifs et sensibles en conditions expérimentales, en particulier les lapereaux. Quant aux sciuridés, dont les écureuils et chiens de prairie, ils semblent eux aussi constituer « une famille réceptive et sensible, possiblement la plus à risque de contamination par l’être humain. Toutefois, la détention et la vente de ces animaux ne sont pas autorisées en France ».
Variole du singe : éviter les contacts entre animal et personne infectée
Quelles sont les recommandations de l’ANSES afin de limiter la diffusion du virus aux animaux de compagnie ? Selon elle, « lorsqu’une personne est infectée par le virus de la variole du singe, les mesures de précaution consistent à éviter au maximum les contacts entre l’animal et la personne infectée ». Idéalement, mieux vaut faire garder son animal par une autre personne le temps de l’isolement.
Avant chaque contact avec son animal, mieux vaut se laver les mains, puis porter des gants et un masque à usage unique. Pour l’ANSES, « dans l’attente de données complémentaires sur la sensibilité et la réceptivité des animaux de compagnie, la plus grande vigilance est recommandée aux vétérinaires recevant en consultation des animaux dont le propriétaire est symptomatique ». Et ce afin de détecter d’éventuels signes précoces de passage du virus de l’humain à l’animal.