Voici un témoignage d’une fidèle de consoGlobe : « comment et pourquoi, je me suis inscrite à une AMAP, l’Amap La ferme du pommier ». Un témoignage vivant de l’intérêt économique, écologique et humain des Amap.
L’origine des Amap en France
Et bien, le jour où je suis allée voir au cinéma Solutions locales pour un désordre mondial, le documentaire de Coline Serreau. J’y ai entendu des témoignages d’économistes et celui de Lydie et Claude Bourguigon, spécialistes de l’analyse du sol.
Tous arrivaient à la même conclusion : après la guerre, l’industrie de l’armement avait du trouver de nouveaux débouchés ; le marché des chars avait développé des tracteurs de plus en plus puissants, mais aussi de plus en plus chers et celui des gaz de combat s’est reconverti en production de pesticides.
Dans un premier temps, ceux-ci ont augmenté les rendements agricoles et puis rapidement les agriculteurs se sont surendettés, condamnés aussi par la règlementation à acheter leurs semences, et à ne pas pouvoir les produire eux-mêmes, les sols se sont appauvris de par la culture intensive et les pesticides qui tuent la biodiversité.
En effet, ce sont les vers de terre et tous les micro-organismes, qui en circulant dans la terre, l’aère, l’oxygènent. Grâce à eux on peut cultiver sur une terre de bonne qualité… Les pesticides tuent ces organismes vivants, ce qui concoure à la destruction des sols…
Bref, j’ai appris plein de trucs et ce docu m’a fait un genre d’électrochoc, je crois. Je n’étais pas du tout bio, je ne me préoccupais pas vraiment de la qualité de mon alimentation, et je ne me posais surtout pas de question sur la provenance de mon ananas en janvier. Et, puis je me suis souvenue…
Une envie de retrouver la nature d’antan
Je me suis souvenue que j’étais petite fille d’agriculteurs, que je passais mes étés à la ferme, et que l’on prenait des douches de blé, avec les cousins, lorsque la moissonneuse batteuse séparait l’épi de la tige et le déversait dans la remorque. Je me suis souvenue de Mamie qui battait son beurre et le moulait dans un joli moule en bois en forme de rose, et puis ensuite, quand on partait en tournée, toutes les 2, livrer aussi les oeufs, haricots verts et poulets…aux connaisseurs. Mamie, elle était très belle, et elle savait aussi couper la tête des coqs et déshabiller les lapins.
Personne n’a repris la ferme. Papa est devenu professeur, et moi, je travaille sur des sites Internet. J’imagine que c’est très représentatif de la matrice de mobilité sociale de Pierre Bourdieu. Presque tous les oncles ont arrêté, relativement étranglés par les dettes (relativement, parce qu’ils ont vendu les terres, et les terres se sont transformées en lotissements), les cousins n’ont pas repris les fermes.
Alors, je me suis inscrite sur la liste d’attente de l’Amap La Ferme du Pommier, à Ennevelin. Kevin, l’agriculteur, a fini par nous contacter. La récolte avait été bonne et il pouvait nourrir plus de familles. Je crois que Kevin était instit.
Qui sont les Amapiens ?
On paie 12 euros par semaine le panier de légumes. Kevin livre toutes les semaines à Lille, devant l’église Saint-Michel.
A l’assemblé générale des Amapiens, le bureau voudrait un lieu plus chaud, car on a trop froid l’hiver.
Les amapiens, je dirais qu’ils sont (que l’on est) pour 1/3 d’ultra assez engagés dans le milieu associatif et pour 2/3 des consommateurs avertis qui veulent soit manger bio, soit local, soit sans intermédiaire supermarchés, soit les 3 en même temps.
Pour ma part je me ravitaille le plus souvent dans un groupement de producteurs locaux
J y trouve fruits légumes volailles viandes rouges charcuterie fromages vin farine huile produits laitiers
Enfin quoi j évite le plus possible les grandes surfaces
Je suis très fière de vous présenter les agriculteurs de mon AMAP qui ont été mis en avant par le conseil régional d’Ile-de-France dans cette vidéo :Amap bio
C’est vrai qu’il y a des contraintes et que ce n’est pas toujours facile, qu’il faut pouvoir se libérer pour aller chercher son panier, que ça prend du temps de cuisiner et qu’on ne l’a pas toujours en sortant tard du travail…
Mais il y a beaucoup plus de points positifs : personnellement je pensais que les légumes se garderaient moins longtemps, et bien j’ai une salade qui est dans le frigo depuis 10 jours, elle est toujours aussi belle (enroulée dans du sopalin humide et mis dans un sac)!
Peu importe qu’ils soient biscornus, mes légumes ont du goût et ils sont sains ! J’aime pouvoir discuter avec mon producteur, échanger des recettes avec mes voisins… je trouve qu’une AMAP est un très bon moyen de créer du lien social.
Alors oui, j’ai parfois des légumes qui reviennent sur plusieurs paniers, mais il y a tellement de façon de les cuisiner, je peux également les congeler ! Je pense qu’il suffit simplement d’être organiser.
Pour ceux qui pensent que c’est trop cher, personnellement je fait des économies depuis que j’ai mon panier AMAP car je suis plus responsable dans mes achats. Et pour les filles qui font des régimes, j’ai perdu 3 kgs sans rien demander car je mange désormais plus de légumes ! 😉
oui vive les amap c’est un bon moyen de faire du circuit court et garder le lien avec le producteur. Le témoignage ne cache pas les difficultés, c’est sympa et intéressant. Je discute en ce moment avec mon boucher pour voir comment s’organiser mais comme le public intéressé consomme peu de viande il faut être assez nombreux. Je suis dans un projet d’habitat participatif, quand notre immeuble de 20 logements sera construit dans 2 ans et demi alors là oui il y aura une amap !
Très joli témoignage ! je n’ai pas eu de place moi ! mais ce n’est pas grave, j’ai un peu plus de temps, je ne travaille plus … donc je me rends au marché « couvert » tout près de chez-moi où un agriculteur BIO du coin vend ses légumes, il est à REPPE (TERRITOIRE DE BELFORT) ça s’appelle LE BIAU POTAGER et c’est vrai que ses légumes sont « biaux » ! et bons surtout. Je m’en fiche des calibrages, je m’en fiche totalement et ceci depuis toujours. j’ai eu la chance d’avoir un papa qui faisait son jardin (le plus beau de tout le coin, les gens s’arrêtaient pour l’admirer, si, si c’est vrai), et j’étais très fière. Il a fait son jardin sans engrais ni cochonneries comme il disait, juste avec du fumier de cheval (!) qu’il passait au tamis avec la terre ; il coupait en deux les limaces, utilisait déjà le purin d’ortie et j’en passe. J’ai toujours mangé de bons légumes, je peux même dire qu’ils étaient encore meilleurs que ceux de mon petit jardinier d’aujourd’hui.