La majorité des toxines connues à ce jour ont un effet sur les canaux ioniques qui contrôlent (notamment) la transmission nerveuse ou la contraction musculaire.
En 2003-2004, Denis Servent se concentre sur l’étude des toxines actives sur les Récepteurs Couplés aux Protéines G, les fameux RCPG qui ont valu le prix Nobel de Chimie 2012 à 2 Américains (Robert Lefkowitz et Brian Kobilka)(1).
Constat : on connaît au mieux10 % de ce que contient le venin le plus étudié. On n’a aucune idée des activités pharmacologiques potentielles de 90 % des toxines qui se trouvent dans ces venins.
Partant de ce constat, Nicolas Gilles précise, « De mon côté, j’ai repris la base de l’étude des venins en essayant d’axer mes recherches sur le développement thérapeutique.
Il s’agit de la 1ère cible thérapeutique actuelle sur laquelle travaille l’ensemble des grandes firmes pharmaceutiques. Il existe en effet un besoin énorme en ligands sélectifs pour développer des médicaments de meilleure qualité« , explique-t-il.
Des découvertes issues de 4 venins de 4 espèces
4 venins des 4 espèces de mambas africains ont permis de découvrir plusieurs toxines.
Une d’entre elles, provenant du venin du mamba vert (Dendroapsis angusticeps), possède une « activité extrêmement originale et des potentialités thérapeutiques très prometteuses »,
Cette toxine n’est pas encore exploitée par l’industrie pharmaceutique : ce ne sera pas facile car sur 1.000 molécules ayant une activité thérapeutique, 1 seule en moyenne est mise sur le marché. Autre piste, l’utilisation de cette toxine comme outil scientifique pour décrypter le fonctionnement d’un récepteur, développer des agents de marquage ou de contraste.
- Un bon exemple est celui du captopril qui est un médicament contre l’hypertension artérielle : il est un dérivé du venin du jararaca, un serpent brésilien qui tue sa proie en faisant baisser sa pression artérielle.
- Autre exemple, celui du mamba noir, un des serpents africains les plus dangereux : selon des chercheurs de l’Institut de pharmacologie moléculaire et cellulaire de Nice, sont venin peut être transformé en un antalgique plus efficace que la morphine avec l’avantage de présenter bien moins d’effets secondaires.
En attendant Nicolas Gilles poursuit sa recherche sur d’autres toxines qui agissent sur le rein. « Nous avons l’espoir d’aboutir à des développements et peut être au dépôt d’un brevet« . A suivre donc.
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(1) et plus particulièrement sur une poignée de toxines actives sur les récepteurs muscariniques.
source : Bulletins électroniques du Ministère des affaires étrangères