Inquiétudes autour de la vente directe d’abricots

La Confédération paysanne sonne l’alarme : une nouvelle norme coûteuse pourrait bien ruiner la vente directe d’abricots du producteur au consommateur.

Rédigé par Paul Malo, le 16 May 2019, à 10 h 15 min
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Selon la Confédération paysanne, l’adoption d’une nouvelle norme coûteuse pourrait exclure les abricots des circuits courts. Un comble à l’heure les consommateurs réclament une offre alimentaire plus sûre, diversifiée et durable et veulent voir émerger un mode de commercialisation privilégiant la vente directe du producteur au consommateur, Amap et autres coopératives d’alimentation bio notamment…

Des abricots calibrés même vendus chez le producteur

Mesure-t-on toujours bien les conséquences de l’adoption d’une nouvelle norme ? Pas sûr que ce soit le cas avec celle tout juste adoptée par le conseil d’administration d’Interfel, l’interprofession de la filière fruits et légumes.

Cette dernière impose à la vente directe producteur d’abricots les règles de calibrage et d’emballage actuellement en vigueur pour les détaillants(1) !

La saison des abricot apporche © 5 second Studio

Résultat : pour la respecter, les producteurs amateurs de circuit court et de vente directe devraient s’équiper d’un matériel de calibrage fort coûteux et sceller tous les abricots à confiture dans des emballages fermés !

La Confédération paysanne a été la seule à voter contre cette décision. Selon elle, « ces dispositions constituent une attaque contre la vente directe, véritable îlot de survie pour de nombreux producteurs qui tentent d’échapper au marasme des circuits longs. Elles vont en effet entraîner une augmentation du temps de travail et des investissements supplémentaires inutiles ».

Des normes imposées par l’interprofession

Ces obligations, rappelle le syndicat agricole, ont un intérêt en circuit long mais pas en vente directe. Et ici, elles ne sont le fait ni du législateur français, ni de la Commission européenne, mais bien de l’interprofession. « Ce vote s’est fait avec la bénédiction des autres syndicats agricoles, pourtant prompts à dénoncer le ‘poids des normes’, notamment lors de la dernière campagne aux élections des chambres d’agriculture, s’étonne la confédération. Après l’abricot, faut-il craindre de nouvelles attaques contre les producteurs de fruits et légumes ? ».

Étal d’abricots dans un marché © Teri Virbickis

Selon l’interprofession de la filière fruits et légumes, cet accord ne remet pas en question la vente sur l’exploitation. La « tolérance » serait par ailleurs la règle sur les marchés pour les tout petits producteurs. Des petits producteurs qui peinent bien souvent à dégager un revenu décent face aux fruits importés à bas prix des pays étrangers.

La Confédération paysanne milite d’ailleurs pour la mise en place, en Europe, de « prix minimum d’entrée » afin d’atténuer les écarts de prix dus au différentiel de coût de la main d’oeuvre.

Illustration bannière : Panier d’abricots – © AS Food Studio
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