D’après une carte réalisée par Médiacités, un journal en ligne d’enquête et de décryptage, l’utilisation des pesticides varie de manière importante selon les régions. Entre 2009 et 2016, le volume des ventes de pesticides, dont le fameux glyphosate, aurait même considérablement augmenté.
Ventes de pesticides : des disparités entre les départements
La France est une grosse consommatrice de pesticides et il semblerait qu’elle ne soit pas prête à s’arrêter. Néanmoins, l’utilisation de ces produits n’est pas la même dans tout l’Hexagone(1). Certains départements en consomment beaucoup, d’autres moins et les disparités sont importantes. Alors qu’en Lozère 75 tonnes de produits phytosanitaires ont été vendues entre 2009 et 2016, dans la Marne, 22.530 tonnes de pesticides ont été vendues pour cette même période, soit 300 fois plus !
Plus inquiétant, les ventes de certains pesticides qualifiés dangereux ont explosé. C’est le cas du glyphosate, qui a été mis sur le devant de la scène fin 2017 lorsque les pays de l’Union Européenne ont voté le renouvellement de son autorisation et dont le volume de ventes aurait augmenté de plus de 30 % entre 2009 et 2016 selon Médiacités. D’autres pesticides comme le chlorothalonil ou le pendimethaline auraient aussi vu leurs ventes s’envoler. Maigre consolation : certains produits comme le mancozebe, un fongicide, ont nettement reculé (-2.521 tonnes).
Augmentation des ventes de pesticides dans le bassin parisien, le Nord et la façade aquitaine
Comme en témoigne la carte réalisée par Médiacités, on distingue plusieurs zones au sein de la France. L’une « correspond aux espaces de grandes cultures (céréalières ou autres), comme le bassin parisien, le Nord ou la façade aquitaine », avec en tête du classement la Marne et ses ventes supérieures de 321 % à la moyenne nationale qui s’élève à 5.353 tonnes. Suivie de l’Aube, de l’Aine, de L’Oise, du Pas-de-Calais et de la Somme.
D’autres zones correspondent aux régions viticoles ou spécialisées dans les fruits et légumes : le Bordelais avec 22.283 tonnes, 14.407 tonnes pour la Loire-Atlantique et plus de 10.000 tonnes pour le pourtour méditerranéen (Vaucluse, Gard, Hérault, Aude).
« Bien sûr, leur taille et la surface qui y est consacrée à l’agriculture renforce la disproportion par rapport aux petits départements urbains de région parisienne ou aux zones montagneuses. Il n’empêche : sur ces terrains l’agriculture industrielle règne en maître, assise sur un trône de produits chimiques » nous fait-on remarquer.
Moins de pesticides au centre et à l’est de la France
Sans surprise évidemment, c’est à Paris et dans sa proche banlieue que l’on utilise le moins de pesticides. Deux départements du Sud de la France se distinguent : l’Ariège (576 tonnes) et les Alpes-Maritimes (519 tonnes).
Les régions moins utilisatrices de pesticides sont« situées au centre et à l’est du pays ». Il s’agit en effet de zones d’élevage et de polyculture : Cantal (348 tonnes), Creuse (572 tonnes), Haute-Vienne (682 tonnes), Vosges (785 tonnes), etc…
Ainsi malgré les polémiques et la levée de boucliers des associations et des consommateurs, on est loin d’en avoir fini avec la vente et l’usage de produits phytosanitaires…