Chaque année, plus de 55.000 tonnes de panneaux photovoltaïques sont installés en France. Or, la durée de vie des panneaux installés étant de l’ordre de vingt-cinq ans, beaucoup vont commencer à arriver en fin de vie. Leur recyclage est un marché en devenir, donc, confié à Veolia par l’éco-organisme PV Cycle.
Veolia investit dans le recyclage des panneaux photovoltaïques de type « silicium cristallin »
L’heure est au recyclage. Et Veolia innove en proposant le premier site de recyclage des panneaux solaires. Il était temps puisque dans une dizaine d’années, la quantité de déchets collectés est estimée à 60.000 tonnes, en tenant compte de la taille actuelle (8 GW) du parc français, de son âge moyen et de la durée de vie des panneaux.
La filiale de recyclage et de valorisation des équipements électriques et électroniques (DEEE ou D3E), Triade Electronique, a été lancée en 2006 lors de l’entrée en vigueur de la directive européenne de 2002 obligeant les fabricants à recycler ce type de produits. En 2017, Triade Electronique a passé un contrat de quatre ans avec PV Cycle, l’éco-organisme à but non lucratif créé par l’industrie du photovoltaïque pour collecter et recycler les panneaux de tous types (silicium, couches minces…), dans le but de développer des techniques pour traiter ces équipements selon un procédé différent des modes actuels (thermique et chimique). Veolia a investi 1 million d’euros pour ouvrir une unité dédiée aux panneaux photovoltaïques de type silicium cristallin (90 % du parc français) sur son site déjà existant du Rousset (Bouches-du-Rhône).
Cette usine traite déjà des milliers de tonnes de déchets d’équipements électriques et électroniques. L’objectif affiché est de recycler plus de 1.000 tonnes de panneaux dans un premier temps avec une équipe de trois personnes, puis de tripler l’effectif d’ici trois ans, pour atteindre les 3.000 tonnes en 2021.
Gilles Carsuzaà, directeur général de Triade Electronique, partage sa fierté sur L’Usine Nouvelle pour cette « première européenne : le recyclage des panneaux cristallins avec la volonté de dupliquer ce process dans d’autres régions du monde »(1) .
Lire aussi : Le recyclage des panneaux solaires, une filière bien organisée
95 % de chaque panneau est recyclé
Pour parvenir à recycler ces énormes panneaux, Veolia compte sur une machine, créée spécialement par l’entreprise italienne La Mia Energia. Les panneaux sont alors découpés en plaquettes, puis les matériaux sont séparés : l’aluminium, le verre, le silicium, le plastique et les divers métaux.
Au final, 92 % sont transformés en matières premières recyclées, 3 % (du plastique) sont destinés à alimenter en énergie des cimenteries. Et seulement 5 % de la masse totale n’est pas recyclée du tout.
Ce chantier, qui ouvre officiellement ce 3 juillet 2018, n’en est qu’à ses débuts : des centaines de milliers de tonnes de panneaux vont progressivement arriver en fin de vie, dans le monde. Pour Veolia, il s’agit donc d’un investissement sur le long terme, le pic du marché est prévu dans 5-10 ans.
Le groupe français veut donc s’imposer d’ici là en travaillant avec d’autres entreprises comme Saint-Gobain, pour améliorer la pureté du verre recyclé pour pouvoir l’employer de nouveau dans la production de panneaux solaires.
Illustration bannière : Remplacement de panneaux solaires – © anatoliy_gleb
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Quel est le cout écologique de ces panneaux, entre la fabrication le recyclage????, le cout de la pollution par rapport aux gains réalisés????, combien d’années allons pouvoir encore en fabriquer?????, les ressources ne seront elles pas épuisées avant le pétrole??????.
excellentes questions …je vous remercie de les avoir posées !
J’attends les réponses avec beaucoup d’intérêt …