Il y a encore une dizaine d’années de cela, la mode jetable ou « fast fashion » gagnait du terrain en France et ailleurs, avec un impact écologique désastreux pour la planète. Mais de nombreux consommateurs ont fait marche arrière et lui ont dit adieu en se tournant vers une consommation de vêtements plus responsable. Les marques éthiques se sont développées et certaines d’entre elles ont choisi de développer la consigne du vêtement.
Renvoyer ses baskets ou son jean usagé
Si vous êtes adepte de la mode écoresponsable ou des chaussures écologiques, vous vous êtes peut-être déjà posé la question de savoir si l’on pouvait retourner les vêtements usagers afin de les recycler.
Des marques comme 1083, Hopaal, Atelier Unes ou encore Panafrica proposent ce concept de l’upcycling. Les consommateurs peuvent ainsi simplement renvoyer le produit de la marque afin que ce dernier soit recyclé ou transformé.
1083 a dernièrement inventé le concept « infini » et conçu un tissu recyclé et recyclable. Elle s’est associée à Hopaal. Ensemble, les deux marques ont décidé de créer une veste en jean consignée qui peut être facilement recyclée. Cette veste fabriquée en France a donc quelque chose d’unique, elle n’est pas jetable… Les consommateurs ont la possibilité de renvoyer le vêtement une fois usé.
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Développer l’économie circulaire
En Europe, 4 tonnes de vêtements sont jetées chaque année en moyenne. À lui seul, un Français jette environ 30 kilos de vêtements par an et uniquement 2,5 kilos par an sont recyclés. Et le gaspillage du textile ne s’arrête pas là. Jusqu’ici des enseignes détruisaient volontairement leurs invendus. Heureusement, la loi anti-gaspillage votée par les députés obligera les professionnels dès 2022 à donner ou recycler les textiles et à interdire la destruction des vêtements.
Vieux vêtements : ne les jetez pas à la poubelle !
Les marques écoresponsables comme Hopaal sont en faveur d’une économie circulaire du textile. Des matières abandonnées (bouteilles plastiques) sont d’abord collectées, puis nettoyées et triées. Commence alors l’étape du recyclage et du filage. Après le tissage et la confection à partir du polyester recyclé, la veste est utilisée par le consommateur, puis retournée gratuitement grâce au système de consigne. Autre élément important, la veste est réalisée dans une seule matière afin de faciliter son recyclage.
Repenser l’économie du vêtement
Jusqu’ici les marques pensaient uniquement à la conception de leurs produits puis à la vente aux clients. Dans le futur, elles devront certainement penser à la fin de vie des vêtements qu’elles vendent. La consigne devrait se développer davantage dans la mode, donnant la possibilité aux consommateurs de faire un geste en faveur de l’environnement.
« Je rêve que l’État oblige tous les pans de l’économie à assumer la fin de vie des produits qu’ils mettent sur le marché, avec, bien sûr, une période transitoire mais c’est indispensable », souligne Thomas Huriez, fondateur de 1083 dans des propos rapportés par Novethic.
À l’avenir, de plus en plus de marques devraient sortir de la fast fashion pour se tourner vers l’upcycling, afin de prolonger la vie des vêtements et leur donner une seconde vie. « Nous sommes convaincus que réfléchir à la fin de vie de l’objet avant même sa conception va devenir la norme dans les prochaines années, pense Stuart Ahlum, cofondateur de Thousand Fell dans des propos rapportés par Le Monde. Il y a un vrai problème de gestion des déchets dans l’industrie de la mode, et la seule façon de le résoudre est de se soucier du devenir de nos produits une fois usagés. »
Pour le moment, nous en sommes encore aux balbutiements de cette nouvelle façon de consommer, le coût de la main-d’oeuvre étant plus élevé avec la consigne ainsi que le prix du vêtement pour le consommateur. Les vêtements sont généralement plus coûteux, car plus résistants. Ce à quoi il faut ajouter une vingtaine d’euros pour la consigne. Pas sûr que tout le monde puisse franchir le pas.