Julien Guillard, ancien ouvrier agricole exposé aux produits phytosanitaires
La bataille continue. Vendredi 6 mai 2022, le pôle social du tribunal judiciaire de Nantes a rendu son délibéré au sujet de l’action en justice de Julien Guillard. Cet ancien ouvrier agricole, et conducteur de camion-grue, a en effet demandé réparation à ses ex-employeurs qu’il accuse de « faute inexcusable ». Longtemps exposé aux produits phytosanitaires et aux gaz d’échappement, il a appris, à l’âge de trente-trois ans, qu’il souffrait d’un lymphome. Un préjudice d’agrément et une souffrance à la fois physique et morale.
« En paysage, c’est très simple, le glyphosate, on l’utilise partout, tout le temps, dans n’importe quelles conditions. J’adorais ça, je le faisais tout le temps », confie l’ex-ouvrier agricole sur le site de l’association Phyto-Victimes. En été notamment, le jeune homme était, selon ses termes, « imbibé de glyphosate ».
Le cancer de Julien Guillard a été reconnu comme maladie professionnelle par la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM). Néanmoins, la justice estime que le lien entre sa maladie et son activité professionnelle n’a pas encore été établi. Par conséquent, elle renvoie l’affaire à l’avis du Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles (CRRMP).
A lire aussi : Glyphosate : la bataille de la réautorisation commence
Se battre pour les autres victimes qui n’ont malheureusement pas le temps d’attendre
Déception pour Julien Guillard, d’autant plus que, la veille du délibéré, un rapport intitulé Impact des produits phytopharmaceutiques sur la biodiversité et les services écosystémiques a été publié. Après avoir analysé près de 4.000 études scientifiques, ce rapport « souligne la réalité de la contamination de l’environnement par les pesticides, et l’impact négatif sur la biodiversité et les écosystèmes » lit-on dans la presse.
Aujourd’hui rétabli, Julien Guillard n’a pas encore tourné la page. « C’est du temps de procédure supplémentaire, c’est fatigant, mais je reste confiant car j’ai un dossier hyper complet. Je suis déterminé à continuer le combat. Il est essentiel que la responsabilité des entreprises soit reconnue. Je le fais pour moi, mais surtout pour toutes les victimes de produits phytosanitaires » rapporte-t-il à 20 Minutes. Dans son combat, Julien Guillard est soutenu par l’association Phyto-Victimes, dont il est devenu vice-président.
Photos d’illustration : ©Shutterstock.
A lire absolument
