Un traitement naturel contre la flavescence dorée
La flavescence dorée est une maladie incurable. Aujourd’hui, seul l’arrachage des ceps de vigne et le recours aux insecticides contre le vecteur peuvent freiner son évolution.
Le pyrèthre naturel
En viticulture biologique, un seul produit est utilisé : le pyrèthre naturel. Celui-ci attaque le système nerveux des cicadelles. Mais le problème avec cet insecticide naturel est qu’il est non sélectif. Autrement dit il ne fait pas la distinction entre Scaphoideus titanus et d’autres insectes. Il extermine ainsi toute la faune annexe, provoquant le déséquilibre de la biodiversité.
Des méthodes alternatives ?
Les agriculteurs bio se trouvent face à un dilemme de taille : d’un côté, s’ils veulent respecter la charte Agriculture biologique et la loi, ils n’ont d’autre choix que d’avoir recours au pyrèthre naturel ; de l’autre, cela signifie qu’ils détruisent en même temps la biodiversité alentour, ce qui est contraire à leurs valeurs.
On l’a vu plus haut avec le cas Emmanuel Giboulot : rester fidèle à ses convictions peut coûter cher…
Des viticulteurs bio tentent donc de contourner la législation, à l’instar de Michel Grisard, du Domaine Prieuré Saint-Christophe. Celui-ci a choisi de traiter une moitié de ses vignes au pyrèthre et l’autre avec des méthodes plus naturelles et moins intrusives : des fougères et de l’argile calciné.
Malheureusement, le viticulteur a du céder aux pressions de la DDRAAF (Direction Regionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Foret, l’organisation chargée d’assurer l’application des décrets de la DDT) de Savoie qui l’a exhorté à traiter toute sa parcelle avec l’insecticide naturel.
Le viticulteur bio n’a pas l’air de s’avouer vaincu. Celui-ci sait qu’il existe des techniques alternatives qui pourraient fonctionner comme des pièges : les cicadelles étant attirées par la couleur orange, il serait possible de les attirer vers une zone cible.
Egalement, l’insecte pourrait être repoussé par la mise en place de mulch réfléchissant, l’intensité lumineuse l’empêchant ainsi de se poser sur la vigne.
Enfin, le viticulteur pense à la lutte biologique puisque comme c’est le cas pour tous les insectes, le Scaphoideus titanus est la cible de prédateurs comme les araignées, la mante religieuse ou certaines punaises.
A ce jour, aucune méthode satisfaisante ne semble exister pour lutter contre la flavescence dorée : les traitements synthétiques actuels sont polluants et coûteux et l’efficacité des méthodes alternatives n’est pas encore prouvée scientifiquement.
Un espoir viendrait du côté de l’INRA (Institut national de la recherche agronomique) Bordeaux. L’institut mène des recherches alternatives pour enrayer la maladie. Deux unités sont mises en place : l’une qui se focalise sur la bactérie responsable et l’autre sur l’insecte vecteur. Les recherches se base sur les connaissances déjà acquises sur le comportement de l’insecte et visent un moyen de l’empêcher de s’accoupler ou de l’attirer dans une zone précise pour le détruire de façon ciblée.
D’autres travaux portent également sur des procédés rendant les vignes résistantes à la maladie.
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Si vous voulez rencontrer Emmanuel Giboulot, il sera présent au salon In Vin Bio Veritas le 18 mai à Jenzat (Allier).
Il vous expliquera sa façon de travailler et vous fera découvrir sa production.
Salon organisé par Le Vert et le Vin: http://levertetlevin.com/