Des projets innovants pour développer l’agriculture urbaine
De nombreux projets émergent aux États-Unis, au Canada, au Japon ou encore en Chine. Des fermes urbaines verticales ou mobiles sont ainsi développées. En quoi cela consiste ? Ces fermes, plantées à l’intérieur des villes, présenteraient la possibilité de mettre en place une filière intégrée.
- En Espagne, les habitants de la ville de Vitoria-Gasteiz, dans le pays basque espagnol, ont tous accès à un jardin public dans un rayon de 300 mètres et ils peuvent cultiver leurs légumes sur 210 parcelles bio.
- A Münich, un projet de 2009, Agropolis, vise l’approvisionnement alimentaire de la capitale bavaroise ; cela comprend la production, le traitement, le transport en tram et la vente de fruits et légumes. Ces cultures ont même vocation à s’implanter sur les terrains du futur quartier Munich-Freiham : toutes les parcelles libérées par les travaux peuvent être cultivées par les habitants.
- A Totnes, officiellement « ville en transition » en Angleterre, tout est fait pour transformer l’économie de la ville : sur le plan alimentaire, un programme de plantation de noyers et d’oléagineux a été lancé afin de nourrir les habitants et fournir les industriels.
- A Paris, les toits végétalisés se multiplient, comme celui de 7.000 m2 à Beaugrenelle. Le projet Vergers Urbains veut essaimer les arbres fruitiers dans la ville. Paris compte déjà plus de 80 jardins communautaires.
Cultures hydroponiques en pleine ville
C’est la possibilité de développer des cultures hydroponiques, des cultures sans terre en mode ultra-urbain qui enflamme les imaginations et donne naissance à de nombreux projets. Après New-York qui installe des fermes sur des toits, l’Asie et notamment Singapour montrent la voie de cultures urbaines.
A chaque étage des bâtiments, une étape de la production alimentaire serait représentée. Des fermes qui permettent donc une production de A à Z. Et la France n’est pas en reste. En 2005, l’agence d’architecte SOA, lance le concept de « tour vivante ».
Le projet mêle agriculture, logements et bureaux. Aujourd’hui, l’agence entend concrétiser d’ici à 2015 son projet de serres greffées sur les toits de la cité d’habitation Marcel Cachin à Romainville (93).
L’étude de faisabilité a été lancée en 2012. Cette ferme horizontale dotée de 1.500 m2 de cultures produirait des fruits et légumes consommables directement sur place par les habitants, selon un système de vente en circuit-court à définir (paniers, AMAP, marché…).
Nantes, et le mouvement « Slow food »
En 2011, l’agence de designers Faltazi a lancé le projet Les « Ekovores » pour produire et consommer local, limiter l’usage du pétrole dans la ville et favoriser le compostage. Et cela comme l’explique Victor Massip, un des fondateurs de l’agence il s’agit de devenir locavores « sans pour autant que ce soit régressif ».
Et Faltazi ne s’arrête pas là : d’autres projets tels que les barges-potagers sur les rives de la Loire, les poulaillers urbains, les jardins flottants ou encore les conserveries de quartiers sont développés.
Être auto-suffisant, pas si facile que ça !
Être auto-suffisant implique souvent une protection de la ressource ou d’un marché, rendue difficile par les règles de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce). De plus, les tenants de l’approche libérale et du marché global avancent qu’il n’est pas toujours possible d’être auto-suffisant, surtout sur le plan alimentaire.
C’est le cas notamment pour les zones désertiques, après une guerre ou après une catastrophe naturelle ou industrielle. Malgré les volontés, nombreux sont donc les éléments à maîtriser avant d’arriver à rendre une ville autosuffisante.
c ‘est ou la ville ?
Pourquoi faudrait il doubler la production alimentaire alors qu’on peut d’ores et déjà nourrir la planète avec tout ce que l’on produit aujourd’hui , il faut seulement une meilleure répartition des ressources…