Le vin bio devient plus exigeant

Rédigé par Jean-Marie, le 19 Feb 2012, à 17 h 27 min
Le vin bio devient plus exigeant
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Jusqu’alors, quand parlait de vin bio on ne faisait, en fait, allusion à un processus qui ne s’appliquait qu’à la production des raisins eux-mêmes et pas du tout à la vinification. Cela va changer et les consommateurs vont pouvoir enfin comprendre pourquoi quand on parle de vin, il ne s’agit pas que de raisins bio mais également du vin lui-même.

2012, nouvelle définition du vin bio

vin bioJusqu’à présent donc, la mention « Vin obtenu à partir de raisins issus de l’agriculture biologique«  ne garantit pas qu’on achète un vin 100 % qualité bio. Conséquence : impossible de parler de vin bio sans se mettre à la faute. On avait donc sur le marché du vin quasiment bio de fait, mais pas de droit.

Bizarrerie dans la famille des produits bio, le vin bio n’avait que le droit d’apposer, depuis 2005 et par dérogation, le logo AB sur les bouteilles. Cette incohérence va disparaître.

L’Union européenne a adopté le 8 février un nouveau règlement pour le vin biologique.  Ces nouvelles règles pour le « vin biologique » couvrent l’ensemble du processus d’élaboration du vin bio, des raisin jusqu’aux vins.

Ce texte, issu d’un consensus, a nécessité d’arrêter un compromis avec l’ensemble des vignerons européens : les Allemands, les Autrichiens, les Espagnols, les Italiens. La difficulté a consisté à accorder les particularités et les exigences des viticulteurs de toutes les régions d’Europe tout en évitant à avoir des règles spécifiques à chaque région – ce qu’on appelle le « zonage ». On a donc cherché à avoir une règle unique pour toutes les régions viticoles qui permet de valider le fait que le vin bio est différent du vin conventionnel.

vin-verre vin rouge

Le risque des vins traditionnels non bio

Les sulfites sont toxiques pour la santé, ils peuvent être notamment responsables d’allergie, d’asthme, d’eczéma, de maux de tête…

Vins bio : transparence et rigueur

Les vins biologiques qui seront conformes à ces nouvelles règles pourront être qualifiés de « vin biologique » sur les étiquettes qui devront aussi afficher le logo biologique de l’UE ainsi que le numéro de code de leur certificateur

Autre apport important du règlement : il fait une liste précises des » intrants » et des procédés autorisés. Cela permet d’éviter d’autoriser par défaut – parce qu’ils ne seraient pas interdits – de nouveaux procédés de production de vin bio.

La question de l’authenticité des vins bio

vin bioUne réserve : le règlement n’interdit pas les copeaux, et autorise l’emploi de levures exogènes. En effet l’utilisation des levures est limitée aux seules levures endogènes. Or certains écologistes considèrent que celles-ci sont une des formes » d’expression du terroir« .

Sont autorisées les levures exogènes à condition qu’elles ne soient pas OGM, autrement dit les levures aromatiques vont pouvoir être utilisées ce qui est contraire à l’idée d’authenticité d’un produit bio, supposé est vraiment totalement  naturel.

La chasse aux sulfites

Ainsi concernant l’étape de la vinification la teneur maximale en sulfites du vin bio est fixée à 100 mg par litre pour le vin rouge (150 mg/l pour le vin non bio) et 150 mg/l pour le vin blanc et rosé bio (200 mg/l pour le vin non bio), avec un différentiel de 30 mg/l quand la teneur en sucre résiduel est supérieure à 2 g par litre. Ces vins devront évidemment être élaborés à partir de raisins cultivés dans des conditions biologiques, avec des règles strictes prohibant les pesticides. Malgré tout, certains viticulteurs production en bio ou en biodynamie pensent qu’il ne faut pas utiliser de sulfites du tout. Mais ne pas utiliser de sulfites rend plus difficile le fait de rendre le vin très goûteux et facile à conserver.

Les Français et le vin bio

Selon une étude Ipsos de 2013, plusieurs critères motivent l’achat de vin bio, comme l’origine et le respect de l’environnement. Celui-ci est devenu un argument déterminant : pour 71 %, ce critère est l’une des principales qualités attribuées par les Français au vin bio. *

 

Un marché qui sort de l’anonymat

La France, en deuxième position mondiale derrière l’Espagne, fait figure de bon élève en matière de viticulture biologique. En 2012, le vin bio représentait 10 % des ventes de produits alimentaires biologiques en France pour un chiffre d’affaires de 413 millions d’euros, soit une croissance de 15 % en un an. De marché de niche, le secteur des vins bio est en train de devenir une filière à part entière.

Selon l’étude Ipsos initiée par Sudvinbio* et réalisée en juillet 2013, 1 Français sur 3 consomme aujourd’hui des vins bio (surtout les jeunes en proportion plus élevée que pour le vin conventionnel). Des résultats très encourageants pour ce secteur.

– Entre 2009 et 2010, la croissance du marché total des produits bio est évaluée à 10 %.
– En 2010 43 % des Français déclarent consommer des produits biologiques au moins une fois par mois.
– Les ventes de vins bio en 2010 s’élèvent à 322 M€ (+8 % en un an)

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Jean-Marie Boucher est le fondateur de consoGlobe en 2005 avec le service de troc entre particuliers digitroc. Rapidement, il convertit ses proches et sa...

6 commentaires Donnez votre avis
  1. Le vin bio plus exigeant???!!!
    En voilà des comiques, alors qu’ils se désolidarisent du viticulteur qui ne veut pas empoisonner sa vigne pour un principe de précaution qui n’existe pas, ce titre de vin bio plus exigeant est un non-sens!!!!!!!!
    Honte à tous ceux qui se sont désolidarisés de ce viticulteur. Désormais je n’achèterai plus le bio et le vin bio les yeux fermés!!!!!!!!!!!!

    • La France est, contrairement à ce que dit cet article, la plus mauvaise élève concernant les pesticides et notamment les pesticides sur les vignes bio, comme en démontre le passage au tribunal d’un viticulteur bio qui refuse d’empoisonner sa vigne à bon escient, et cette filière bio en viticulture qui est souillée par ces gens qui se sont désolidarisés… Les autres articles sur ce sujet sur Consoglobe le disent très clairement!!!!

  2. Le décret n’est pas encore sorti (31 mars limite probable – 31 juillet dernière limite),et le règlement ne pourra être appliqué qu’avec la prochaine vendange.
    C’est un cahier des charges a minima qui n’a aucune commune mesure avec les cahiers des charges privés draconiens de Demeter et de Nature & Progrès.

  3. Il y aurait beaucoup à dire sur cette « nouvelle » certification du vin bio…
    Je laisse le soin à Michel Issaly de résumer le fond de ma pensée. C’est dans la Revue des Vins de France, comme quoi, on parle du vin bio dans les médias. Mais les médias spécialisés: www .larvf.com/,vins-biologiques-bio-commission-europeenne-reglementation-vignerons-independants-label,10341,4025719.asp
    PS pour Louis: Seuls les sucres, MC et MCR bio sont autorisés.

    Jean-Marc

  4. Merci Jean Marie pour cet article…
    Peu de médias ont relayé cette info. Cette législation représente l’intérêt de combler un vide juridique. La désignation « vin biologique » existe enfin. Je rejoins l’idée de Louis, les limites de sulfites autorisés sont insignifiantes par rapport aux pratiques de la plupart des viticulteurs bios. De nombreux producteurs n’en ajoutent que très peu, de 10 à 30 mg/l, voir pas du tout pour certains (la levure produit naturellement des sulfites autour de 10 mg/litre lors de la fermentation).

    Le label vin bio européen offre une meilleure reconnaissance pour le consommateur. Néanmoins, il ne faut pas oublier les autres labels avec des cahiers des charges plus strict sur les procédés de vinifications.

  5. si c’est pour passer de 150 à 100mg de sulfite, ça sert à rien de savoir si un vin est bio ou pas (il faudrait au moins diviser par 10 pour que ça vaille le coup). Il n’est même précisé si en cas de chaptalisation le sucre utilisé doit être naturel ou peut rester industriel ! A signaler un récent article (du Monde je crois) selon lequel de nombreux viticulteurs haut de gamme on revus leurs procédés vers plus de biologique sans pour autant le dire ni apposer de label. On peut donc acheter du bio ou quasi-bio sans le savoir.

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