Ces pays ont développé des méthodes alternatives non-violentes, fondées sur la confiance et la bienveillance. Et aujourd’hui ils ne s’en portent pas plus mal, bien au contraire…
Le contexte français : une loi contre la violence éducative ordinaire promulguée, censurée puis annulée
Le 22 décembre dernier, la France rejoignait enfin la liste des 51 pays ayant aboli toute forme de violence éducative grâce à l’inscription d’un nouvel article dans son code civil : l’article 371-1. Celui-ci assimilait clairement la gifle et la fessée à un « traitement cruel, dégradant ou humiliant » et prévoyait des solutions d’accompagnement pour les parents contrevenants.
Pourtant, la satisfaction a été de courte durée pour les fervents défenseurs de la non-violence éducative. Moins d’une semaine plus tard, en effet, le 27 décembre 2016, un groupe de parlementaires républicains saisissaient, en catimini, et alors que les français étaient occupés par les fêtes de fin d’année, le Conseil Constitutionnel pour faire abolir cette loi.
Le 26 janvier, sans débats réels dans l’opinion publique, ni consultation parlementaire, la loi est censurée par le conseil constitutionnel et tout bonnement annulée. Retour à la case départ…
Les violences éducatives ordinaires interdites en Europe
Ce nouveau recul et les conséquences à long terme sur les violences faites aux enfants en France sont inacceptables pour les défenseurs de la non violence éducative comme l’Observatoire de la violence éducative ordinaire et d’autres associations militantes et ce mouvement de contestation dépasse largement les frontières hexagonales.
En effet, la France est, sur ce point, et depuis longtemps, régulièrement rappelée à l’ordre par le Conseil de l’Europe car elle ne respecte pas la Charte sociale européenne(1) qui interdit totalement les châtiments corporels à l’encontre des enfants. La France continue à faire cavalier seul et à refuser d’interdire le châtiment corporel au sein de la famille, laissant les parents seuls juges du niveau d’acceptabilité de la correction qu’ils infligent à leurs enfants. Et ces parents ayant eux-mêmes reçu des corrections (de degrés variables) dans leur enfance, continuent mécaniquement de répéter qu’une fessée ne tue personne (parfois même, entend-on qu’elle fait du bien) et de perpétuer ces pratiques éducatives très contestables. Ils exploitent fièrement ce droit parental intouchable, en toute impunité. Jusqu’à aboutir à des situations dramatiques, comme le prouve l’actualité récente(4).
Pourtant, c’est aujourd’hui scientifiquement prouvé : la violence éducative ordinaire cause des dégâts dans le cerveau humain et impacte le fonctionnement de la société. Si nos parents avaient l’excuse de ne pas le savoir, nous avons aujourd’hui des moyens de le comprendre et d’arrêter ce cycle de violence infernal qui ne mène nulle part.
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L’article nous trompe dès le début avec cette phrase :
» un groupe de parlementaires républicains saisissaient, en catimini, et alors que les français étaient occupés par les fêtes de fin d’année, le Conseil Constitutionnel pour faire abolir cette loi »
On est tous vraiment désolé que les décisions prises pendant les fêtes de Noël ou les vacances d’été intéressent peu les Français.
Ce n’est pas la faute des dates mais des gens qui s’en désintéressent.
De plus en République, rien n’est pris « en catimini » : tout est public.
Donc, il faut juste être attentif et ne pas mentir.
Merci.
Merci pour votre article. Par contre, attention, grosse erreur au début de celui-ci : l’article voté le 22 décembre dernier ne prévoyait absolument pas des amendes aux parents qui donnent des fessées à leurs enfants. L’article était un article du code civil (et non pénal) et ne prévoyait aucune sanction mais au contraire des campagnes d’informations, de sensibilisation et l’accompagnement des parents et des professionnels de la santé et de l’éducation.