On est bien loin de l’ambiance conviviale et familiale des courses et des paris hippiques : le côté obscur des hippodromes est bien moins souriant…
Dans les hippodromes, un décès de cheval tous les trois jours
En effet, la Fédération nationale des Courses hippiques a pour la première fois rendu public un chiffre qui glace le sang : pas moins de 135 chevaux sont morts sur des hippodromes en 2019…
Entre les fractures engendrées par les courses d’obstacles et les crises cardiaques en plein effort, ce sont autant de chevaux de course qui finissent ainsi euthanasiés peu après la fin de la course.
Un tel chiffre n’a en fait rien d’anecdotique : cela représente un décès tous les trois jours ! Et ce même si la Fédération nationale des Courses hippiques affirme investir afin de réduire la dangerosité des obstacles pour les chevaux : étude de chocs auprès de laboratoires spécialisés, recherche de matériaux plus souples afin d’éviter les blessures… Reste un constat purement économique : le recours à l’euthanasie, parfois sur la piste même juste après la course, demeure surtout la solution la moins onéreuse pour les propriétaires de chevaux.
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Des chevaux de course à l’abattoir
Une éventuelle convalescence serait donc tout bonnement trop longue et coûteuse… Un choix qui semble paradoxal de la part de propriétaires et d’éleveurs censés aimer leurs chevaux. La diffusion il y a quelques années par l’association L214 de vidéos d’un abattoir d’anciens chevaux de courses (attention, les images sont difficiles à soutenir) avait déjà en son temps suscité la polémique.
La Fondation 30 millions d’amis avait alors interpellé le monde des courses quant à ces images filmées entre août et novembre 2018 au sein de l’abattoir d’Équevillon (Jura). La fondation, qui a déjà recueilli des centaines de chevaux sur son domaine, avait alors écrit aux dirigeants de France Galop, de la Société Letrot et du PMU, leur demandant « d’offrir une retraite bien méritée aux chevaux de courses » ayant des années durant « rapporté des gains considérables à leur propriétaire ». En effet, pourquoi ne pas consacrer un pourcentage des sommes gagnées en course à la retraite et à la fin de vie des chevaux de course ?
Des maltraitances à répétition
Dans le monde des courses comme de la compétition équestre, la maltraitance des chevaux en course pose à vrai dire tout autant problème que les blessures liées aux obstacles. Ainsi, en 2020, un cavalier irlandais avait été condamné par le tribunal correctionnel de Grasse à trois mois de prison avec sursis pour les « sévices graves » ayant entraîné la mort de son cheval lors d’un concours de Jumping et Course de Saut d’Obstacles sur l’hippodrome de Cagnes-sur-Mer, en 2016. Un exemple d’acharnement et de violence sous les yeux de tous, qui aura fini par faire mourir d’épuisement l’animal.
La cravache est d’ailleurs déjà depuis un moment dans le collimateur de l’association PETA, qui avait à ce sujet déposé fin 2021 une plainte en Australie, sur son usage. En effet, durant les courses hippiques australiennes, les jockeys sont autorisés à utiliser la cravache « jusqu’à 5 fois avant les 100 derniers mètres, et un nombre illimité de fois dans la dernière ligne droite ». En France, depuis 2019, France Galop limite le nombre de coups autorisés de six à cinq. Plus récemment, c’est lors des Jeux olympiques de Tokyo que la pentathlète Annika Schleu a été accusée d’avoir maltraité son cheval lors de l’épreuve d’équitation. Pour l’avoir frappé suite à ses refus d’obstacle répétés, elle a, de même que son entraîneuse Kim Raisner, été accusée de « cruauté envers les animaux » et « complicité de cruauté envers les animaux ».
Amis cavaliers, vous êtes les prochains après les pêcheurs et les chasseurs, vous ne nous avez pas soutenu, vous vous débrouillerez donc tout seul face aux lubies des animalistes