Du fait du dérèglement climatique, la prochaine pandémie pourrait-elle venir demain de virus préhistoriques libérés par la fonte des glaces ?
Un risque croissant de propagation avec la fonte des glaciers
Cette fois, nul n’accusera les chauve-souris ou les pangolins. Des chercheurs canadiens étudient le danger que représente le réchauffement climatique en Arctique et la fonte des glaciers(1) : celui de libérer des virus et bactéries encapsulés dans le sol et les glaces depuis des millénaires, mais toujours potentiellement dangereux. En effet, selon eux, le risque de « débordement viral » est important.
Ces chercheurs ont effectué une analyse génétique complète des sédiments du sol et des lacs du lac Hazen, le plus grand lac d’eau douce de l’Extrême-Arctique. Selon eux, le risque de propagation virale – c’est-à-dire le fait qu’un virus infecte un nouvel hôte pour la première fois – augmente avec la fonte des glaciers. La probabilité croît que les virus et bactéries enfermés dans les glaciers et le pergélisol puissent se réveiller et toucher la faune locale.
On ne pourra bientôt plus lutter contre la fonte du permafrost (pergélisol) !
Le réchauffement climatique précipite la fonte du pergélisol en Scandinavie et tout au nord de la Russie, libérant dans l’atmosphère du méthane, ce qui précipite encore plus le réchauffement climatique.
Quantifier et étudier les virus découverts
« Nous avons montré que le risque de débordement augmente avec le ruissellement de la fonte des glaciers, un indicateur du changement climatique, expliquent les chercheurs. Si le changement climatique devait également déplacer les espèces vecteurs et réservoirs viraux potentiels vers le nord, l’Extrême-Arctique pourrait devenir un terrain fertile pour les pandémies émergentes. » Cette analyse des scientifiques de l’Université d’Ottawa au Canada est tout sauf théorique. Pour l’instant, ils ne sont pas allés jusqu’à quantifier le nombre de virus identifiés alors qu’ils étaient auparavant inconnus, mais ils vont s’y atteler dans les mois à venir. Reste également à vérifier si ces virus inconnus sont ou non capables de déclencher une infection.
Encore vivants des millénaires plus tard
Des précédents en la matière sont déjà aussi parlants qu’inquiétants : l’an passé, des chercheurs de l’Ohio State University (États-Unis) avaient repéré le matériel génétique de 33 virus – dont 28 nouveaux – dans des échantillons de glace prélevés sur le plateau tibétain en Chine. Des virus dont ils estiment l’âge à environ 15 000 ans. De leur côté, en 2014, des scientifiques du Centre national de la recherche scientifique d’Aix-Marseille étaient parvenus à faire revivre un virus géant issu du pergélisol sibérien. Ils avaient pu le rendre à nouveau infectieux pour la première fois en 30000 ans.
Plus près de nous, en 2016, une épidémie d’anthrax dans le nord de la Sibérie avait attiré l’attention sur de tels dangers : les personnes infectées l’avaient été du fait d’une vague de chaleur ayant fait fondre le pergélisol et de nouveau exposé à l’air libre une carcasse de renne infectée. Les virus et bactéries étant omniprésents sur terre, dans l’air et dans les mers, qui sait lequel sera potentiellement en mesure de s’attaquer demain à l’espèce humaine ?
Il y aura encore des imbéciles, pensant tout savoir sans avoir rien étudier, qui vont nier ces recherches scientifiques. Juste pour se rassurer et continuer à détruire notre planète