Dans la biodiversité ordinaire, sauvons le vison d’Europe

Autour de nous vivent de nombreuses espèces auxquelles on ne prête pas forcément attention. Pourtant au même titre que le rhinocéros, l’ourang-outan ou le tigre ailleurs, certaines sont en danger critique en France aussi : c’est le cas du vison d’Europe. Alors n’attendons pas qu’il ait disparu pour commencer à agir !

Rédigé par Julien Hoffmann, le 26 Nov 2021, à 18 h 00 min
Dans la biodiversité ordinaire, sauvons le vison d’Europe
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En France, ce mammifère carnivore vit encore dans le sud-ouest de la France… mais il ne reste plus là aussi que quelques centaines de visons d’Europe ! Pourtant avant le 19e siècle, l’espèce se portait particulièrement bien… Une chose est maintenant certaine, il est plus que temps de mettre la main à la pâte pour inverser la vapeur et sauver cette espèce de notre biodiversité ordinaire.

Le vison d’Europe, l’un des mammifères carnivores les plus menacés chez nous

Le vison (Mustela lutreola) est un mammifère de la famille des mustélidés tout comme le sont le blaireau ou la martre par exemple. Pouvant peser jusqu’à 1,2 kg et mesurer entre 45 et 60 cm, le vison est très actif au crépuscule et de nuit. Il peut parcourir des distances allant jusqu’à 10 km en une seule nuit pour rechercher de la nourriture.

vison d'Europe

Et pourquoi pas un cerisier comme perchoir à vison d’Europe ? – © Martin Mecnarowski

Le vison est territorial  : un mâle peut avoir un territoire couvrant celui de plusieurs femelles et pouvant suivre un cours d’eau sur 13 km.

Le régime alimentaire du vison est généraliste, avec quatre types de proies constituant son menu principal : grenouilles, rongeurs, oiseaux et poissons.

Il faut attendre un an pour que la femelle atteigne sa maturité sexuelle et puisse avoir une première portée constituée de 2 à 7 petits. Durant les 3 à 6 ans de sa vie (assez aléatoire), elle peut éventuellement avoir deux portée dans l’année, mais c’est là chose rare.

Particularités du vison d’Europe, animal de zone humide

Il suffit de se pencher sur le sujet des zones humides en général, que ce soit chez nous ou partout ailleurs dans le monde, pour comprendre combien leur importance est capitale et combien leur perte massive a été et reste catastrophique du point de vue de la biodiversité.

Le vison ne déroge pas à la règle car il est très clairement inféodé à ces écosystèmes sans lesquels il ne peut survivre : cours d’eau de différentes tailles, marais, ruisseaux, cours d’eau forestiers, etc.

Statut actuel de l’espèce

Depuis 2016, le Vison d’Europe est classé « en danger critique d’extinction » sur la liste rouge mondiale de l’UICN. Il est également classé « en danger critique d’extinction » sur la liste française depuis 2017.
Protégé par l’Arrêté du 23 avril 2007 sur l’ensemble du territoire national, il figure parmi les espèces d’intérêt communautaire prioritaires et est inscrit à l’Annexe II de la Convention de Berne (annexe II).
Il n’y a plus aucun endroit où il peut être inscrit ce qui ne l’empêche pas d’avoir un sombre avenir…

Voila donc une espèce, étant donné son statut de protection, qui pourrait bien devenir le porte-drapeau des zones humides !

Les menaces qui planent sur le vison d’Europe

Le vison n’est pas une de ces espèces de biodiversité ordinaire comme les autres dans la mesure où les effectifs européens sont existants, mais que les effectifs français sont dans un état de conservation critique.

Les maladies

Certains animaux peuvent être porteurs de maladies lourdes de conséquences pour les visons. C’est le cas de vison d’Amérique ou d’autres petits carnivores qui peuvent leur transmettre la maladie de Carré ou encore la maladie Aléoutienne.

La concurrence avec le vison d’Amérique

Élevé en grande partie pour sa fourrure, le vison d’Amérique sait toujours trouver une sortie des centres d’élevage pour se disperser dans la Nature. Non content de transmettre des maladies comme on vient de le voir, il concurrence directement le vison d’Europe dans sa recherche de nourriture ou dans l’occupation du terrain ; ce qui n’est pas du tout pour faciliter la vie de notre joli mustélidé local.

Comment différencier vison d’Europe d’Amérique ?

vison

Vison d’Amérique – © Paul A Carpenter

Le vison d’Europe possède une tâche caractéristique de couleur blanche tout autour des lèvres et sur le menton, alors que le vison d’Amérique (Neovison vison) n’a cette coloration que sur le menton !

Des élevages de vision d’Amérique ont été infectés par la SARS-CoV-2 en Europe, aux États-Unis et au Canada. Certains pays ont décidé d’abattre l’ensemble des visons des élevages concernés par mesure de précaution et pour éviter toute mutation du virus.
Il semblerait en outre que le vision d’Amérique puisse transmettre le Sars-CoV 2, comme le suggèrent plusieurs cas de contamination de personnes ayant été en contact avec un vison infecté dans un élevage. Il se pourrait même qu’il soit l’hôte intermédiaire entre la chauve-souris et l’humain au départ de la pandémie.

Destruction de son habitat

Les zones humides sont sous pression ce qui a un impact sur tellement d’espèces que le compte serait difficile à tenir. Une chose est sûre, c’est que le vison est l’une des grandes victimes de la disparition ou de la dégradation de ces milieux naturels.

Les collisions routières

L’augmentation du trafic mais aussi le développement du réseau routier ont joué et jouent encore un rôle certain dans la chute des effectifs de visons.

Comment aider et protéger le vison d’Europe ?

Comme pour toute la biodiversité, ordinaire ou non, l’observation, la transmission aux jeunes publics et le soutien aux associations de protection de la faune sauvage sont essentiels.

vison d'Europe

Un animal curieux ? oui ! © Azahara Perez

En Europe, l’aire de répartition du Vison d’Europe a diminué de 90 % au cours du siècle dernier. Les populations sauvages résiduelles en France sont situées dans le Sud-Ouest et ne comptent plus que quelques centaines d’individus.

Plusieurs programmes d’aide à l’espèce se sont enchaînés, à commencer par des Plans Nationaux d’Action (PNA) jusqu’à atteindre le niveau européen avec le programme LIFE+ Vison d’Europe. C’est sur le site de ce dernier que tout un chacun peut désormais entrer en contact avec les acteurs de la sauvegarde du vison et apporter aide, informations ou encore propositions de sensibilisation.

Illustration bannière : Mignons ces visons d’Europe ! – © Martin Mecnarowski
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2 commentaires Donnez votre avis
  1. lacome fernant a raison

  2. MOI j’ai bien aimer mais sa n’explique pas trop comment protégée le vison d’europe

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