L’importance du transport de fret par voie maritime, souvent sous-estimé par le public, a été mise en avant ce mois de mars 2021 avec le blocage du Canal de Suez par le porte-conteneurs Ever Given. En quelques jours, ce sont des millions d’euros de pertes et des centaines de bateaux bloqués qui ont été recensés. Et dans ce contexte, deux études commandées par le ministère belge de l’Environnement sur l’impact écologique des bateaux ont été dévoilées.
Réduire la vitesse a des bénéfices sur tous les plans
Les deux études, que les associations IFAW et OceanCare, luttant pour la protection des animaux, ont pu consulter, ont été présentées en webinaire le 30 mars 2021(1). Elles mettent en avant les bienfaits d’une réduction limitée de la vitesse des bateaux de fret, fondamentaux dans le commerce international.
« Le ralentissement des navires commerciaux est une solution rentable qui peut être mise en oeuvre immédiatement et présente de nombreux co-bénéfices pour l’océan, le climat, ainsi que pour les baleines et autres espèces marines, qui dépendent du son pour leur survie », écrit, dans un communiqué de presse, Sharon Livermore, directrice Conservation Marine du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW).
Car de nombreuses espèces marines, comme les baleines ou les dauphins, utilisent le son pour se repérer… et la mer est polluée par les sons émis par les moteurs, ce qui a un impact majeur sur la vie, et la survie, de ces espèces.
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Une légère réduction de la vitesse suffit
Les études prennent toutefois en compte l’importance vitale du commerce international par bateau, ce qui explique la demande relativement simple de la conclusion : une réduction de la vitesse à 75 % de la vitesse de conception du navire. Pas de quoi entraver le bon déroulement des livraisons, mais suffisant pour avoir un impact réel sur la pollution.
Ainsi, selon les conclusions du groupe indépendant TNO Research, commissionné par le ministère de l’Environnement belge, une telle réduction de vitesse suffirait à réduire de 10 % les gaz polluants émis par les moteurs (CO2, oxydes de soufre et d’azote)… et à réduire le bruit marin. Une solution globale, en somme, qui aurait un réel impact sur la pollution maritime et aérienne.
Illustration bannière : Des cargo porte-conteneurs doivent livrer leurs marchandises le plus vite possible – © StockStudio Aerials
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