Les agressions et les vols contre les agriculteurs ne cessent d’augmenter. À tel point qu’une cellule dédiée a dû être créée au sein de la gendarmerie.
Vols dans les fermes – 437.000 exploitations agricoles à surveiller
Les vols dans les fermes se multiplient : les chiffres officiels font état de 14.500 faits délictueux, entre vols et intrusions, dans les fermes en 2019.
Sans atteindre encore les tristes records de 2014, les vols au sein des exploitations tournent au fléau.
Aux conflits idéologiques et intrus dans la foulée d’un certain « agribashing », s’ajoutent des réseaux internationaux très organisés qui trouvent toujours de nouveaux objectifs rentables à leurs maraudes. Pour lutter contre ces phénomènes, une cellule nationale de suivi des atteintes au monde agricole a été créée. Le nom de cette cellule de protection : Demeter, comme la déesse de l’agriculture.
Et son champ de surveillance est des plus vastes : très logiquement, 97 % des 437.000 exploitations agricoles de l’Hexagone se trouvent en zone gendarmerie. Une convention de partenariat a même été signée avec la FNSEA et les jeunes agriculteurs afin de lutter tant contre les actes crapuleux que contre les actions de nature idéologique, qu’elles soient symboliques ou dures.
Vols, dégradations, cambriolages, violations de domicile, occupations illégales… Les hypothèses ne manquent pas. Les récentes mutilations de chevaux ont souligné plus encore l’impossibilité qu’il peut y avoir à surveiller la moindre parcelle.
C’est pourquoi 214 référents et 3.000 correspondants sûreté sont chargés d’accompagner le monde agricole, 79 départements ayant fixé des plans dédiés à la sécurité des exploitations agricoles et 60 ayant même équipés d’outil d’alerte/SMS des agriculteurs et chambres d’agriculture.
En Loire-Atlantique, ce sont des dizaines de moutons et brebis qui s’évaporent chaque année des exploitations. À tel point que des agriculteurs ont décidé de créer un Collectif des éleveurs pillés(1).
Vols de bétail ou de récoltes se multiplient dans les exploitations agricoles © muroPhotographer
Lire aussi : Recrudescence des vols de cerises dans les vergers
Des GPS à plusieurs milliers d’euros pièce
Mais ce sont aussi des matériels agricoles et professionnels de valeur, faciles à dérober et plus encore à revendre qui disparaissent du jour au lendemain.
Ainsi, chaque année, les agriculteurs et éleveurs déposent 8.000 plaintes, non seulement pour des vols d’animaux, mais aussi pour des vols d’ordinateurs ou de GPS professionnels d’une valeur atteignant parfois plusieurs milliers d’euros pièce.
Des appareils volés à bord même des tracteurs. Rien que durant le confinement de mars 2019, plus de 200 auraient ainsi été dérobés : des faits clairement imputables à des bandes organisées ciblant leurs rapines, avant de rapatrier rapidement leur butin en Europe de l’Est afin de le revendre.
Face à ces actes, les gendarmes ne peuvent que recommander la prévention : ôter les appareils de valeur des tracteurs le soir, veiller à bien fermer les bâtiments isolés, mais aussi installer des caméras de surveillance et renforcer les clôtures, car même les tracteurs peuvent s’évaporer en pleine nuit.
La recrudescence des vols de GPS agricoles avait déjà entraîné en 2019 l’intervention de l’Office centrale de lutte contre la délinquance itinérante. Verdict : il s’agissait de bandes organisées originaires de Lituanie. De quoi inciter les agriculteurs à rejoindre les systèmes d’alerte généralisée par SMS proposés par les chambres d’agriculture…
Moteurs plus respectueux de l’environnement, ergonomie optimale, maniabilité et performances augmentées… Les tracteurs modernes sont des condensés de technologies © Rihardzz
Lire aussi : Vol d’huîtres, pintades… Les exploitations agricoles sous haute surveillance avant Noël
Des méthodes de préventions classiques mais efficaces
Dans le Loiret, afin de prévenir la multiplication des vols dans les fermes, un dispositif « Agri Vigilants » est ainsi proposé à tous les agriculteurs. La brigade de gendarmerie peut rendre visite aux agriculteurs qui le souhaitent afin d’étudier leur exploitation et de mettre en place les équipements de base suffisant parfois à décourager les malfaiteurs de tenter l’aventure.
Cadenas, portails renforcés, panneaux d’avertissement interdisant d’entrer… comme de filmer ! Les méthodes les plus classiques demeurent souvent les plus efficaces. Pour les forces de gendarmerie, le but est aussi d’éviter que certains agriculteurs finissent par sortir le fusil de chasse face aux intrus.
Les bons réflexes sont également à rappeler aux exploitants agricoles, qu’il s’agisse de ne pas laisser les clés sur un véhicule ou de penser à le garer hors de vue de la route, voire de prendre en option un anti-démarrage électronique au moment d’acquérir un nouvel engin.
Pour une touche supplémentaire de modernité et d’efficacité, associer aux caméras de surveillance sans fil un détecteur de présence avec alarme est aussi d’une efficacité redoutable. De quoi décourager les voleurs – mais aussi les activistes – de tout intrusion, a priori…
Illustration bannière : Chaque année en France, 8.000 plaintes sont déposées pour des vols d’animaux, d’ordinateurs ou de GPS professionnels – © Richard Semik
