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Alors que 63 % des français prévoient de partir en vacances en 2015, les contraintes budgétaires issues de la crise de 2008 restent malheureusement d’actualité et créent de vraies disparités en matière de départ. Ainsi, seuls 22 % des français peuvent s’offrir le luxe de partir en vacances plus d’une fois par an(1). Contre cette sinistrose économique, de nouvelles pratiques émergent. Notamment celle de s’offrir du dépaysement… en restant chez soi.
Voyager à domicile : faites venir le monde chez vous
Une pratique de plus en plus grâce à GoCambio
Nourries au numérique et à l’un de ses principaux dérivés, l’économie du partage, les nouvelles générations recourent déjà massivement aux nouvelles formes de voyages. Si celles-ci permettent de partir plus facilement (notamment avec des services controversés comme AirBnB ou le covoiturage), elles permettent aussi d’accueillir chez soi d’autres voyageurs. La pratique séduit. En 2011 et sur le désormais célèbre couchsurfing.com, Paris était par exemple la ville la plus représentée. Le français était de plus la deuxième langue la plus parlée après l’anglais par les utilisateurs de ce site de mise en relation entre « Travellers ».
Certains voient dans l’accueil d’un voyageur ou dans le cas de GoCambio, un « Traveller », chez soi une véritable opportunité de recréer les bénéfices humains d’un vrai voyage hors de chez soi. C’est notamment le cas de la startup irlandaise GoCambio, qui propose aux Travellers de se faire héberger contre des cours de leur langue natale.
En effet, les fondateurs, Deidre Bounds et Ian O Sullivan, ont remarqué que les cours de langues à l’étranger étaient souvent hors de prix alors que beaucoup de personnes ont besoin d’une seconde langue pour leurs études, leurs emplois ou leurs loisirs personnels. GoCambio offre une excellente alternative plus économique, riche et variée du voyage et de l’apprentissage des langues et des compétences.
Les faits semblent donner raison à GoCambio. En quelques mois, la startup a attiré plus de 7.000 membres venant de 110 pays différents. Un modèle plus clair semble d’ailleurs ne pas rebuter les familles : « Certains parents se sont inscrits pour que les enfants aient des cours de langues. Et les parents ont aussi fini par prendre des cours de langue avec leur hôte », nous explique Delphine Atzeni de GoCambio.
Des échanges souvent limités mais formateurs
L’accueil d’étrangers chez soi est cependant parfois critiqué pour la courte durée des relations qu’il crée. Si aucun chiffre officiel n’existe sur le sujet, très peu de « Travellers » finissent par revoir leur hôte, bien que les invités se déclarent le plus souvent ravis de recevoir à leur tour. « C’est avant tout une question de volonté », témoigne Antoine Bertrand, un étudiant qui rentre tout juste de trois mois de voyage en Amérique du Sud. « Comme dans toutes les relations humaines, il faut savoir rester en contact après la rencontre ».
Les membres qui s’inscrivent sur le site en tant que « Travellers » ont l’opportunité de bénéficier d’un hébergement gratuit chez des locaux et d’explorer de façon plus authentique le voyage, tout en aidant leurs « HostCambio » deux heures par jour à améliorer leurs compétences telles que les langues, la cuisine, le sport, le dessin et tout cela dans une ambiance relaxée et conviviale.
L’accueil d’un étranger chez soi a heureusement un autre mérite : celui de préparer, même implicitement, votre visite future dans le pays de votre hôte. « Pour les parents, c’est important d’avoir un natif qui vient présenter une autre culture à leurs enfants », nous indique Charlène Vialle. Et recevoir quelqu’un, « ça met dans le bain du voyage ».
Retrouver à domicile l’authenticité de certains voyages
L’authenticité en restant chez soi : redécouvrir sa propre ville
L’accueil d’un visiteur implique également le plus souvent une redécouverte de son patrimoine local. Les règles implicites dictées par l’économie du partage veulent effet que les participants échangent davantage qu’un service, et passent du temps ensemble.
C’est par exemple un des arguments mis en avant par blablacar, le leader européen du covoiturage. Dans le cas de l’hébergement, cela se traduit souvent par quelques sorties communes, ou tout du moins par de bons conseils : où aller prendre un verre ? Je ne reste que quelques jours, que devrais-je visiter en priorité ? Quelle est la spécialité locale ?
Certains hôtes ou « HostCambio » pour le cas de GoCambio, se découvrent même une passion pour leur ville. Charlène Vialle, de GoCambio, nous confirme ce phénomène : « Dans leurs présentations, les « HostCambio » mettent très souvent une description du lieu où ils habitent, et on sent une volonté de partager leur culture ».
La nourriture, où comment voyager encore plus loin sans bouger de chez soi
Si l’accueil d’un ou plusieurs « Travellers » sous son toit est une pratique qui peut devenir intrusive au-delà de quelques jours, surtout pour les familles, la nourriture semble être le moyen favori des « HostCambio » pour prolonger leur voyage à domicile.
Si la cuisine et les plats traditionnels permettent de voyager à domicile, c’est qu’ils sont justement fortement liés à la notion d’identité. Ainsi, le Sénat français lui-même s’est fendu d’un rapport sur l’importance de la gastronomie dans la culture. « Si le concept de « terroir » désigne d’abord les qualités agricoles d’une étendue de terre donnée, il renvoie, par extension, à l’identité culturelle spécifique d’un territoire », indique le rapport. Cuisiner un plat étranger, c’est donc se plonger dans l’identité de ce pays lointain. « la cuisine exceptionnelle mérite un voyage spécial », écrit le guide Michelin lorsqu’il prime des restaurants étrangers. L’inverse pourrait aussi être vrai.
- Voir deux études : celle du cabinet Protourisme (http://www.protourisme.com/nous/actualites/himegfaz.html) et celle de l’observatoire des inégalités (http://inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=94&id_rubrique=142&id_groupe=13&id_mot=96)
- Voir deux études : celle du cabinet Protourisme (http://www.protourisme.com/nous/actualites/himegfaz.html) et celle de l'observatoire des inégalités (http://inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=94&id_rubrique=142&id_groupe=13&id_mot=96)
- Voir deux études : celle du cabinet Protourisme (http://www.protourisme.com/nous/actualites/himegfaz.html) et celle de l’observatoire des inégalités (http://inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=94&id_rubrique=142&id_groupe=13&id_mot=96)