À l’heure des vols low-cost, prendre l’avion s’est complètement démocratisé. On voyage en avion pour un week-end, pour des petites vacances, pour s’échapper au soleil ou aller faire la fête dans les grandes capitales. Un nouveau mode de vie qui a des impacts lourds sur l’environnement. En effet, l’avion est de loin le mode de transport le plus polluant. Toutefois, de plus en plus d’individus, préoccupés par le sort de la planète, optent pour les vacances sans avion : le meilleur choix en matière d’éco-tourisme.
Ne pas prendre l’avion : un engagement majeur pour l’environnement
Le déconfinement est passé par là. Alors que l’heure est au rappatriement des ressortissants français bloqués par le Covid-19 et la fermeture de certaines frontières(1), d’autres ont commencé à planifier leurs vacances. Une autre manière de concevoir l’avion. La limitation des 100 km avait d’ailleurs poussé les Français à s’interroger sur la notion de tourisme local.
Comme la maîtresse de conférence en sciences de gestions expliquait au Monde mi-mai 2020, on est tenté d’examiner différemment son rapport aux vacances : « La micro-aventure est en vogue en ce moment, et c’est vraiment l’occasion de la tester pour de vrai, avec l’idée qu’il n’y a pas forcément besoin d’aller loin, ni d’avoir une énorme compétence d’aventurier pour vivre des moments extraordinaires, avec relativement peu de moyens(2). » Une idée qui s’oppose au modèle habituel, où l’on part loin pour se couper du quotidien. Et de quoi faire réfléchir alors que les frontières rouvrent progressivement et que les vols reprennent sur plusieurs compagnies aériennes.
Et d’ailleurs, il est un paradoxe courant, de faire des efforts pour l’environnement durant l’année et partir en vacances en avion. « Être végétarien si je prends l’avion, ça ne suffit pas, » rappelle Jérémie Pichon, l’auteur de Familles en transition écologique : pour aller donc jusqu’au bout dans la cohérence et l’engagement écologique, certains éco-citoyens choisissent de limiter leurs voyages en avion, voire de les supprimer.
Dans son nouvel ouvrage, il rappelle certains chiffres : « Nous avons droit à 2,1 tonnes d’émissions de CO2 par an et par tête pour vivre sans réchauffer la planète. Or l’aller-retour Paris-New York c’est 2,2 tonnes de CO2 »(3).
Les vacances sans avion, un choix cohérent pour l’éco-tourisme
Pas toujours facile de renoncer aux voyages en avion lorsqu’ils sont parfois moins chers que le train, ou bien lorsqu’on aime partir à la découverte de pays exotiques. Toutefois, les voyages en avion doivent devenir l’exception, et non la règle, si l’on veut limiter le réchauffement climatique.
Et les vacances sans avion peuvent être tout à fait dépaysantes, et réserver de nombreuses surprises. De plus en plus d’éco-citoyens suppriment l’avion de leurs moyens de transport, et redécouvrent les joies des modes de transport doux. Une question de cohérence écologique, mais aussi de choix personnels ou d’envies : aller plus lentement, partir à la rencontre des autres et relocaliser. On devient locavore, on achète français, on voyage également local. Au point de devenir la nouvelle tendance de l’éco-tourisme ?
Laurène, 25 ans, éco-citoyenne convaincue, ne prend plus l’avion depuis trois ans : « l‘été dernier, j’ai fait un tour d’Europe sans avion : l’Italie, le Monténégro, la Hongrie, l’Allemagne, en bus, en train et en bateau : des vacances inoubliables ! »
Les temps de transport sont plus longs, certes, mais ils permettent de prendre le temps d’aller à la rencontre des habitants. Sans avion, on part moins loin, mais on peut être tout autant dépaysés en s’éloignant du tourisme de masse.
Quel exotisme trouve l’Allemand en week-end à Ibiza, qui écoute un DJ de son pays entouré de centaines de ses comparses ? C’est aussi pour fuir ce type de tourisme qu’ils sont, comme Laurène, de plus en plus nombreux à délaisser l’avion. Elle y a pris goût, et organise parfois des escapades en Italie en train-couchette avec son amoureux : « On s’endort à Paris et on se réveille à Gênes : c’est pratique, cela économise une nuit d’hôtel et cela a un petit côté romantique ! »
Pour cet été donc, on devient écotouriste jusqu’au bout et on renonce à l’avion. L’occasion de planifier des vacances en vélo en France, de s’offrir le luxe d’une croisière en voilier ou de renouer avec le voyage en train. Des slow vacances à l’image de nos nouveaux modes de vie. On essaie ? Promis, vous ne regretterez pas l’avion, ses contrôles stressants, ses aéroports aseptisés et ses hôtesses-vendeuses des vols low-cost !
Article republié
Illustration bannière : Voyage en vélo – © Guaxinim
- https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/05/27/touristes-bloques-a-cause-du-coronavirus-paris-augmente-vols-et-liaisons-maritimes-vers-le-maghreb_6040924_3212.html
- https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2020/05/13/la-crise-du-covid-19-est-l-occasion-de-reinventer-ce-que-signifient-vacances-et-voyage_6039568_4497916.html
- Familles en transition écologique, Jérémie Pichon et Bénédicte Moret, Thierry Souccar éditions, 2019
Le problème principal de notre société est de profiter rapidement et beaucoup. A ce titre, les week-end en avion vont exister encore longtemps, d’autant que la pression sur le salarié augmente : plus et plus vite, avec moins de repos.
Pendant ce temps là, les low-costs proposent beaucoup pour pas cher.
Pourquoi ne pas faire des prix réduits pour les transports tels que le train, le bateau,… cela inciterait plus les gens à voyager et prendre d’autres moyens de transports
90% des déplacements en avions sont inutiles, tout comme ces voyages en paquebots de croisière grand luxe, qui consomme 350 tonnes jour de mazout,conbustible 3500 fois plus polluant que le gasoil de nos voitures diesel, qui polluent autant qu’UN MILLION DE VOITURES, cherchez l’erreur.