Point de vue : le (vrai) consommateur écolo n’existe pas car le marché n’existe pas et n’existera jamais. Voilà une analyse de la situation du marché français, un peu abrupte mais qui montre que le fondateur de consoGlobe tire réflexion des 5 années d’évolution sur le marché des produits éthiques et écologiques.
Le concept de développement durable s’est banalisé
La semaine du développement durable est au grand public et au consommateur ce que la physique théorique est au garagiste ou conducteur de bus. Un concept connu, accepté, mais abstrait et bien loin du concret de nos actions quotidiennes.
Depuis 10 ans, les instituts de sondage attestent que les Français sont de plus en plus sensibles et attentifs à une panoplie de thèmes, fort pratiquement regroupés sous le vocable du développement durable (1).
Réchauffement climatique, biodiversité, énergies renouvelables, agriculture bio, pollution alimentaire, pesticides, … La pression médiatique est telle qu’elle a produit ses effets positifs. Les Français acceptent d’envisager un style de vie et de consommation plus durable, plus économe de ressources.
La très grande majorité aimerait avoir une voiture propre (94 %), ou bien prétend vouloir faire de réels efforts pour la planète en adoptant des gestes dits « anti-pollution » (75 %), ou déclare faire le choix de produits bio ou écologiques.
"Depuis sa fondation en 2005, le portail consoGlobe a pu suivre l’écart croissant qu’il y a entre d’une part les progrès de la sensibilisation du public et d’autre part sa capacité ou sa volonté de passer à l’acte".
L’écologie est soluble dans l’économie
"En 2005, à part les magasins alimentaires bio et quelques formats commerciaux spécifiques (La Vie Claire), le consommateur avait l’excuse de ne pas avoir d’offre commerciale pour satisfaire son désir de passer au vert.
Sont nés des portails comme consoGlobe qui associent pédagogie et ventes de produits ainsi que des rayons spécialisés dans le bio et le commerce équitable dans la grande distribution (Auchan, Carrefour, Leclerc, Casino, …).
Un indice a pu nous le faire penser : avec 30 000 inscrits à consoGlobe début 2006 et 1,9 million à ce jour, le public a confirmé son attrait pour les thèmes associés au développement durable. Pourtant, au-delà de ce que laisse penser l’inflation d’émissions plus ou moins publicitaires et originales, qui montrent des habitats écologiques, des agriculteurs biologiques ou des consommateurs engagés, le consommateur français n’est pas devenu un consommateur écologique.
Reconnaissons toutefois, que les ventes de produits écologiques et les changements de comportements n’ont pas suivi. Les spécialistes considèrent que le marché des produits écologiques est encore une niche, fut-elle à la mode. Et à la question qu’on nous pose souvent : « Quand le marché des produits écologiques sera-t-il un segment de marché majeur ? », je réponds : « Jamais ! ».
Les produits écologiques, un marché qui n’en est pas (vraiment) un
Pourquoi ?
Tout d’abord parce que le segment des marchés écologiques aura disparu en tant que tel avant d’être un segment majeur. En effet, un jour toutes les ampoules vendues par toutes les formes de distribution seront basse consommation, toutes les lessives « verdissent » dans tous les rayons au fur et à mesure que la pollution de l’eau devient un enjeu.
Cela vaut également pour l’architecture ou l’automobile : ce sont la voiture lambda et l’immeuble standard qui répondent à des normes de plus en plus strictes. Vu ainsi, on peut affirmer que l’écologie va se dissoudre dans l’économie.
Cela étant, la raison majeure pour laquelle, le marché des produits écologiques n’est pas un marché d’avenir, c’est parce que se cantonner au territoire de l’écologie ou de l’environnement c’est faire fausse route. "
(…)
SUITE du point de vue de Jean-Marie Boucher
Les citoyens conquis au
développement durable
97
%
des Français connaissent la notion de Développement durable
97 %
des
Français se sentent concernés par les enjeux environnementaux,
axciom, mars 2009
Selon
l’étude d’Eco Observer pour le National Geographic Channel,
Ouest France et France Info,
97 % des Français considèrent en 2009 qu’il est important pour
eux d’adopter des gestes verts au quotidien. Pourtant, 52 %
estiment que le cadre de vie est assez contraignant lorsqu’il
s’agit d’adopter des gestes verts.