Paris serait la première destination mondiale pour les touristes du monde entier avec des millions de visiteurs tout au long de l’année qui génèrent une très importante activité économique. Pour la première fois, on a mesuré le bilan carbone complet de la première destination touristique mondiale
Le premier Bilan carbone de Paris
Avec 32,7 millions d’arrivées de touristes qui séjournent dans un hôtel au moins un soir Paris Ile- de-France a consolidé sa place de première destination touristique mondiale. C’est en tout cas ce qu’affirme une étude du CRT de la Région Ile-de-France (1) alors qu’une autre étude place notre capitale en 3 ème place.
- En effet, selon l‘étude de MasterCard 2014, Paris ne serait que la 3 ème ville la plus visitée au monde (après Londres et Bangkok) avec 15 millions de visiteurs étrangers, des touristes qui génèrent près de 12,5 milliards d’euros de dépenses.
Un succès économique menacé
Troisième ou première place, peu importe, c’est un succès économique. Mais celui-ci risque d’être fragilisé par le changement climatique et par la hausse des coûts énergétiques dans les 30 prochaines années.
Le nombre toujours plus grand de visiteurs à Paris et en Ile-de-France va nous obliger à changer certains comportements et à adopter des progrès technologiques afin d’assurer la pérennité de cette activité touristique.
Les résultats de cette étude du CRT de Paris qui a porté sur les émissions de gaz à effet de serre liées aux voyages des visiteurs d’affaires et des touristes vont servir à préparer la Conférence Paris Climat 2015
Les conclusions de l’étude sur l’impact carbone de Paris
L’étude révèle déjà des chiffres impressionnants Si rien n’est fait, les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées au secteur touristique à Paris Ile-de-France s’élèveront à 27,2 millions de teqCO2 (3) en 2050.
Aujourd’hui : le transport aller et retour des touristes est la première raison d’émission de CO2 de la filière touristique parisienne ; et dans le transport, 67,8%concernent le transport par avion.
Le Bilan Carbone de Paris :
Il représente 17,5 millions tecCO2 / an d’émissions totales de GES, soit l’équivalent de 3,6 millions de tours de la terre en voiture.
S’adapter au tourisme de demain
Sur la base de ce diagnostic carbone, le CRT propose un plan d’actions pour adapter Paris en accompagnant les professionnels du tourisme. Il s’agit de :
- faire la promotion de l’offre train
- améliorer les connexions entre les différents modes de transport
- augmenter la durée de séjour en améliorant la qualité des prestations touristiques
- instaurer une politique tarifaire pour inciter les touristes à venir en transports doux à faibles émission carbone
- proposer des visites virtuelles, ainsi que des web conférences
- etc.
Un peu de malice pour moins de carbone
Le CRT s’est doté d’un outil, MALICE, qui a pour but d’accompagner les hôteliers et bientôt les restaurants franciliens dans la gestion environnementale et financière de leurs établissements. L’objectif est bien sûr de réduire leur impact en termes de déchets, d’énergie, d’eau, de CO2, de santé. Il s’agit aussi de réaliser une étiquette environnementale.
L’ambition du CRT, un organisme public qui utilise l’argent du contribuable, est in fine d‘adapter la stratégie régionale de développement du tourisme et des loisirs (2011-2016)afin que Paris reste une référence internationale en matière de développement durable du tourisme.
L’effort est certainement louable à l’heure ou Bangkok, Singapour ou Dubaï pointent leur nez parmi les 5 villes les plus visitées au monde, mais la cause dépasse le CRT et est de nature quasi nationale.
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(1) Ainsi la Région Ile-de-France a commandé au Comité Régional du Tourisme (CRT) une étude (réalisée sur 2 ans) de prospective sur le tourisme face à ces enjeux, incluant le premier Bilan carbone© de l’activité touristique de la destination
(2) Planetoscope : Nombre de touristes à Paris
(3) tonnes équivalent CO2 : unité de mesure des GES