Baptême de mer pour le Yara Birkeland, le premier cargo électrique sans équipage

Le navire commercial 100% électrique et bientôt 100% autonome, Yara Birkeland, vient de réaliser son trajet inaugural entre Porsgrunn et Brevik (Norvège).

Rédigé par Anton Kunin, le 22 Nov 2021, à 11 h 22 min
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Dans quelques années, il est également prévu de rendre le Yara Birkeland autonome, afin qu’il puisse naviguer sans équipage à bord.

De gigantesques panneaux photovoltaïques pour tracter ce paquebot de 3.200 tonnes

Imaginez un cargo sans pont, mais de gigantesques panneaux photovoltaïques qui tapissent toute sa surface face au soleil. C’est précisément cela que représente le Yara Birkeland, un navire norvégien tout juste sorti des chantiers navals, une avancée majeure pour le transport maritime fort polluant. La puissance de ses panneaux photovoltaïques : 6,8 MWh, ce qui est largement suffisant pour tracter ce bateau de 80 m de long, lourd de 3.200 t, et pouvant convoyer 120 conteneurs.

« Nous sommes fiers de présenter le premier paquebot 100 % électrique et autopropulsé au monde. Il permettra d’éviter le rejet dans l’atmosphère de 1.000 tonnes de CO2 et replacera 40.000 trajets en camion », a déclaré Svein Tore Holsether, le PDG de Yara, à l’arrivée du navire à Oslo, où son équipage a été reçu par Jonas Gahr Støre, le premier ministre norvégien, ainsi que Bjørnar Skjæran, le ministre de la pêche et de la politique navale.

Lire aussi : Le premier cargo électrique a pris le large en Chine

Yara Birkeland : la navigation autonome est prévue pour 2024

Le Yara Birkeland, construit par les chantiers navals VARD, appartient à la société Yara, un grand fabricant de fertilisants. Pour les besoins de son activité, Yara a besoin de transporter des chargements depuis son usine de Porsgrunn vers le port de Brevik, tous deux situés au sud-est de la Norvège. Ce trajet, actuellement réalisé par camion, peut désormais l’être d’une manière beaucoup plus écologique.

Le Yara Birkeland prendra du service début 2022. Pendant deux ans, ce navire, conçu pour être autonome, naviguera avec des membres d’équipage pour s’assurer que le système de navigation automatique fonctionne correctement dans tous types de situation. Puis, il est prévu qu’il se passe complètement d’équipage.

La distance que doit parcourir le Yara Birkeland n’est pas longue mais semée d’embuches : fjord étroit, ponts, forts courants, présence de nombreux navires de commerce, bateaux de plaisance et kayaks, port encombré ! – © Pfoto

Pour faire construire le Yara Birkeland, Yara a bénéficié d’une subvention de 11,3 millions d’euros de la part d’Enova, l’entreprise norvégienne à capitaux publics chargée de promouvoir des projets d’énergie renouvelable. Un investissement qui va permettre au géant des engrais d’économiser quelques 678 tonnes de CO2 par an… Plutôt dérisoire !

Noter que cette technologie ne pourra pas être généralisée à toutes les routes maritimes, mais essentiellement pour les trajets courts et stables, dons le cas de ferries, ou encore de transport fluvial !

Illustration bannière : Le Yara Birkeland, premier cargo commercial électrique et autonome © Knut Brevik Andersen, Wilhelmsen Ship Service / Yara International ASA
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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

2 commentaires Donnez votre avis
  1. Il serait intéressant de connaître le nombre de tonnes de O2 nécessaires à la construction de ce navire, ainsi que ce lui nécessaire à la construction d’un navire de même tonnage mais à propulsion carbonée pour savoir si c’est une bonne idée ou non.

  2. Une bonne nouvelle en cache une autre : quel type d’engrais ?

    Rien est dit dans cet article sur cela. Monsieur Anton Kunin pourquoi cette omission ?

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