Il avait fermé ses portes, il vient hélas de les rouvrir. Dans la bande de Gaza, le zoo de Rafah a tout de l’enfer pour les animaux qui y sont enfermés.
Le zoo de Gaza, celui qui ne devait pas rouvrir
Si certains zoos se transforment en réserves ou en éco-parcs, le zoo de Gaza a, lui, une histoire sordide. En 2016 déjà, l’un des pires zoos du monde perdait ses derniers animaux, pour rouvrir quelques années plus tard.
La situation n’a pas changé. Des lions dans des cages d’à peine 7m2 quand il en faudrait un bon millier pour qu’ils puissent se dépenser. Des animaux frappés, séparés, en captivité dans des conditions affligeantes…
L’association de défense des animaux Four Paws, qui était parvenue en avril dernier à faire fermer les portes de ce zoo et à recueillir une cinquantaine d’animaux en Jordanie, est profondément attristée. Dans cette zone sinistrée, le zoo de Rafah a rouvert ses portes, pour le plus grand malheur des animaux, et alors qu’il avait promis l’inverse.
VIDEO. Quarante animaux dont cinq lions sont sauvés de conditions déplorables, explique l’association Four Paws. Les animaux sont déplacés d’une enclave de la Palestine vers un sanctuaire en Jordanie. pic.twitter.com/h6FLgb8xXE
— AFP news agency (@AFP) April 8, 2019
« Les deux millions d’habitants de la bande de Gaza ont bien le droit d’avoir un zoo pour se distraire », avance celui qui l’a rouvert avec trois lions et trois lionceaux, une autruche et des singes, tous cloîtrés dans quelques mètres carrés.
Alors que l’association Four Paws avait déboursé 50.000 dollars pour prendre soin les animaux et les libérer il y a quelques mois de cela, certains se demandent si ce spectacle affligeant n’est pas juste fait pour soutirer de nouveau de l’argent à l’association, et peut-être financer ainsi indirectement les groupes armés islamistes locaux.
Pas le budget pour nourrir les fauves
Il est clair que ce zoo de l’enfer n’est absolument pas en capacité de survivre à l’arrivée de l’hiver, alors même qu’il manque même de la nourriture au quotidien pour alimenter les lions avec 20 à 30 kg de viande. Soit un budget quotidien de 100 à 150 shekels, ce qui représente entre 26 et 39 euros.
Le calcul est rapide : ce zoo accueille environ 50 visiteurs par jour, à raison de 2 shekels par ticket d’entrée. Ses recettes plafonnent donc, au total, à une centaine de shekels par jour, soit environ 26 euros. Comment, dans ces conditions, consacrer de l’argent à prendre soin d’animaux sauvages en captivité ?
Dans la bande de Gaza, les deux tiers des jeunes gens sont sans emploi. Une bonne moitié vit en dessous du seuil de pauvreté.
Illustration bannière : Un lionceau né récemment dans un zoo de Gaza – © Abed Rahim Khatib
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