Les chiffres de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) sont alarmants, 10 millions de tonnes de nourriture sont jetées chaque année en France, ce qui représente 16 milliards d’euros et 15,3 millions de tonnes de CO2, soit 3 % des émissions de gaz à effet de serre du pays.
Gaspillage alimentaire en France : 29 kg de nourriture par habitant partent à la poubelle chaque année
L’étude de l’Ademe mesure les pertes et les gaspillages générés sur plus de 80 % des produits consommés en France. En tout chaque année, 29 kg de nourriture par habitant sont jetés dans les foyers et 155 kg par personne sur l’ensemble de la chaîne alimentaire. En restauration collective et commerciale, les pertes et gaspillages sont quatre fois plus importants. « Cela tend à montrer que ce sont davantage les contraintes qui conduisent aux pertes et gaspillages, qu’un comportement ‘non responsable’. Le choix est imposé, il est difficile d’ajuster les portions à chacun et très rarement possible de conserver ce que l’on n’a pas fini », estime l’Ademe.
Dans cette étude(1), l’Ademe précise que, malgré les idées reçues, l’ensemble du gaspillage et des pertes ne sont pas concentrées sur la phase de consommation. « On observe des pertes et gaspillages à chaque étape de la chaîne alimentaire : au moment de la consommation (33 % du total) mais aussi de la production (32 %), de la transformation (21 %) et de la distribution (14 %) ».
Avec le Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire, la France s’est engagée à réduire de moitié ce gâchis à partir de 2025 et une loi a d’ailleurs été adoptée définissant différentes mesures pour mieux gérer le phénomène.
Afin de mieux comprendre la situation en France, les objectifs de l’étude de l’Ademe étaient de :
- Qualifier et quantifier les pertes et gaspillages alimentaires dans les principales filières de l’alimentation et sur l’ensemble des étapes, de la production à la consommation.
- Identifier les initiatives et des pistes de réduction des pertes et gaspillages alimentaires.
- Améliorer la connaissance et la compréhension des mécanismes qui génèrent le gâchis.
L’Ademe précise qu’ « il ne s’agit en aucun cas de stigmatiser le rôle de tel ou tel acteur, mais bien d’apporter des éléments de compréhension du sujet permettant pour chaque acteur, individuellement et collectivement, de s’interroger sur ses leviers d’amélioration pour réduire les pertes et gaspillages alimentaires ».
Face au gaspillage alimentaire, l’Ademe part en campagne
Face à ce constat désastreux, l’Ademe lance une campagne nationale de mobilisation : « ça suffit le gâchis », en direction de tous les acteurs de la chaîne alimentaire pour les inciter à lutter à leur niveau contre le gaspillage alimentaire.
Cette campagne nationale vise à faire prendre conscience à chacun qu’il a un rôle à jouer dans cette lutte contre le gaspillage, depuis l’achat jusqu’à la consommation, ainsi que de la conservation à la préparation. La campagne de l’Ademe « ça suffit le gâchis » dénonce les comportements machinaux et invite chacun d’entre nous à se poser les bonnes questions.
Les publicités de cette campagne mettent en scène des situations de la vie courante et donnent la parole aux aliments (en personne) pour nous suggérer les gestes simples et les habitudes à changer afin d’éviter le gaspillage alimentaire :
Photo de bannière : © szefei – Shutterstock
Le gâchis identifié le plus important pour ce qui me concerne était celui des légumes – J’ai quasiment résolu ce soucis en recourant le plus possible aux surgelés, plus de perte, service « a la poignée » en fonction de la recette ce dont je me félicite
Le second conseil pertinent est d’acheter les plus quotidiennement en fonction des recettes prévu du jour ou du lendemain, ce qui limite les stocks qui vieillissent souvent au fond du frigo – Pas trop évident à maitriser par contre si l’on est une mère de famille qui travaille – Retraité, cela ne pose aucun problème d’organisation.
Le plus difficile restant en fait de modifier durablement ses habitudes organisationnelles mais au bout du compte le résultat est très souvent largement positif pour celui ou celle qui arrive à maitriser.