L’Afrique privée de poissons par la surpêche industrielle

Rédigé par Alan Van Brackel, le 5 Nov 2012, à 16 h 12 min
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Des mesures gouvernementales à prendre d’urgence

filets de pêcheSelon Olivier De Schutter, des mesures urgentes sont à prendre par les gouvernements afin de protéger, soutenir et partager les bénéfices issus de la pêche. Il faut modifier les Accords de licence et d’accès : « Sans une action rapide pour sauver les eaux de pratiques intenables, les pêches ne pourront plus jouer leur rôle capital dans la garantie du droit à l’alimentation de millions de personnes ». Cet accès déséquilibré nuit réellement aux pêcheurs artisanaux, sans compter les actions illégales menées en parallèle : prises non signalées ou même pêche en eaux protégées. De Schutter appelle donc les gouvernements à développer leurs contrôles pour les rendre plus stricts.

Pêches industrielles et artisanales : assurer une coexistence

poisson : une surpêche inquiétanteVéritable défi pour les gouvernements, c’est pourtant la seule solution durable : trouver un équilibre et gérer conjointement les ressources halieutiques. Outre les mesures répressives à l’encontre des industries de pêche dans l’illégalité, il s’agirait donc de créer des zones de pêche uniquement artisanales. Il faudrait également renforcer les droits des travailleurs, sur les navires comme en local (soutenir les coopératives, par exemple).

Carton rouge à la France et à l’Espagne

carton rouge pêcheL’Afrique est le seul continent touché pour le moment, mais d’autres endroits, comme les îles du Pacifique, pourraient suivre rapidement. Mais on est bien loin de prendre le chemin de la sagesse : l’Europe, sous la pression des gouvernements français et espagnols, vient de donner son accord pour accorder des subventions destinées à moderniser la flotte de pêche. Cette décision aveugle qui précipite la mort des océans, accélère la raréfaction des espèces comme les difficultés des pêcheurs Africains. Plutôt que d’aider l’aquaculture ou les économies d’énergies, comme le dit Greenpeace, « C’est comme si on payait quelqu’un [avec l’argent de nos impôts] pour vous voler  ! » .

On aura l’air malin avec nos navires ultra modernes quand il n’y aura plus de poisson ! La ministre de l’écologie a fait naufrage face au lobby de la pêche…

*

(1)    L’halieutique est la science de l’exploitation des ressources vivantes aquatiques.
(2)    Vous pouvez d’ores et déjà lire le Rapport intermédiaire du Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation, août 2012 (consultable sur : http://www.srfood.org/images/stories/pdf/officialreports/20121030_fish_fr.pdf).

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Chercheur dans l'âme, partagé entre l'Europe et les Etats-Unis. Parmi ses passions la musique, la photographie, et les différentes cultures du monde, Alan...

5 commentaires Donnez votre avis
  1. vrai gaspillage de ses gros bateau usine et pélagique qui racle les font et détruise tout sur 100 tonnes combien rejeté a la mer mort et perdu des fois recycle en farine animal de poissons

  2. Je ne sais plus quel pays d’Afrique, j’ai vu un doc récemment, est intervenu par la loi et a interdit aux bâteaux industriels d’approcher à plus d’un certain nombre de KMS des côtes du pays, ceci afin que les pêcheurs puissent avoir de quoi s’alimenter. C’est une partie de la solution. Mais je suis également d’accord pour que nous fassions nous, pays riches, l’effort de diminuer notre consommation. De toutes façons, nous savons que le poisson pêché n’est pas exempt de produits pas très bons à la santé, si j’ai tout bien compris …

  3. Bonjour,
    Comme solution, ce qui m’est venu directement à l’esprit, et qui je pense serait beaucoup plus efficace, c’est que chacun diminue sa consommation de poisson dans les pays riches (ou devienne végétarien).

    Sans surconsommation, pas de surexploitation…C’est aussi simple que ça…
    mais le problème de la plupart d’entre nous c’est que nous préférons nous gaver plutôt que de penser qu’à cause de nous (indirectement) des millions d’être humains ont faim.

  4. Bonjour,
    je suis surprise que la solution que vous préconisez est de faire de l’aquaculture en Afrique alors que l’on sait qu’il faut 3 à 4 kg de poissons sauvages pour en faire 1 d’élevage ! Faire cesser ce pillage de l’Afrique serait plus judicieux.

    • Alan Van Brackel

      Bonjour,
      nous ne faisons que relayer le point de vue du rapporteur de l’ONU. En outre, la solution que vous évoquez est bien celle préconisée en tout premier : il s’agit de mener les gouvernements à travailler au partage des ressources.
      Bien cordialement.

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