Depuis de nombreuses années, la ville de Montréal est en pointe en ce qui concerne l’agriculture urbaine. Selon la municipalité, 42 % des Montréalais la pratiquent régulièrement, et les bienfaits écologiques, économiques et sociaux de celle-ci ne sont plus à démontrer. Aujourd’hui, les Montréalais se dirigent vers la nouvelle génération : ce sont les écoles qui sont de plus en plus nombreuses à proposer des programmes d’agriculture urbaine aux enfants.
Jardiner mon école : l’agriculture urbaine dès 18 mois
Les programmes d’implantation de potagers, bacs et jardins se multiplient dans les écoles et même dans les crèches de Montréal. Ceci grâce à différents acteurs qui ont compris les bienfaits de l’agriculture urbaine pour les enfants.
Une incitation à la mise en place de potagers dans les écoles
Les équipes pédagogiques, municipales et les associations d’agriculture urbaine ont monté ensemble des programmes ambitieux qui facilitent l’implantation et l’animation d’un potager à l’école. Tous les ans, une dizaine de stagiaires sont formés par le programme « City Farm School » : ceux-ci organisent l’installation de potagers, animent les ateliers jardinage et assurent l’activité du jardin en période de vacances scolaires.
De même, le site Internet « Agriculture urbaine Montréal » propose un boîte à outils bien remplie pour débuter son jardin potager à l’école, ainsi que des témoignages d’écoles qui ont mis en place des potagers ou des bacs de culture dans leurs locaux.
L’agriculture urbaine dès la crèche
Dans la crèche Le jardin urbain, à Montréal, les enfants de 18 mois à cinq ans apprennent à semer, arroser, récolter et cuisiner les légumes qui poussent dans leur environnement. Pour Karina Smith, la propriétaire de la crèche, « on veut y amener les enfants à ce qu’ils établissent le plus possible une autonomie alimentaire en milieu urbain lorsqu’ils grandiront et auront à faire des choix », indique-t-elle au Journal de Montréal.
Les enfants suivent avec attention le cycle de vie des plantes. Ils suivent également le processus de transformation des produits, en participant à la cuisine. Les plus petits de 18 mois vont par exemple participer à la création d’un pesto en déchirant les feuilles de basilic. Un apprentissage vers une meilleure alimentation, qui se fait naturellement.
Les multiples bienfaits de l’agriculture urbaine
Si de manière générale, l’agriculture urbaine comporte des bienfaits en termes écologiques (relocalisation d’une partie de la production, création d’espaces végétalisés…) et économiques (auto-production de fruits et légumes), dans les écoles, elle participe à de nombreux apprentissages.
Pour Éric Duchemin, l’un des initiateurs du programme d’agriculture urbaine à l’école, « ces jardins pédagogiques seront des lieux précieux pour initier les enfants aux sciences et à l’alimentation, tout en leur permettant de mettre les mains dans la terre ». Sans parler du potentiel de lien social que possède le jardinage : un vecteur de partage entre générations et entre communautés. Le père de Nolan, deux ans, à la crèche du Jardin Urbain, remarque : « il est maintenant très intéressé par notre jardin. Quand on l’arrose, il nomme les fleurs, les légumes et on passe de beaux moments.»
Pour les équipes de promotion de l’agriculture urbaine à Montréal, l’objectif à terme serait d’intégrer le jardinage comme partie intégrante de l’éducation, à l’instar de l’éducation physique au XXe siècle. Une initiative inspirante à copier largement en France !
En savoir plus : http://agriculturemontreal.com/