L’agroécologie, mieux que l’agriculture bio ?

L’agriculture moderne a contribué à améliorer la production agricole dans le monde. Mais pas sans conséquences néfastes bien entendu.

Rédigé par Annabelle Kiéma, le 11 Feb 2013, à 16 h 42 min
L’agroécologie, mieux que l’agriculture bio ?
Précédent
Suivant

Les principes de l’agroécologie

L’agriculture conventionnelle aujourd’hui n’est plus à même de produire sans détruire.

Pierre Rabhi explique : « La pratique agroécologique a le pouvoir de refertiliser les sols, de lutter contre la désertification, de préserver la biodiversité, d’optimiser l’usage de l’eau. Elle est une alternative peu coûteuse et adaptée aux populations les plus démunies. Par la revalorisation des ressources naturelles et locales, elle libère le paysan de la dépendance des intrants chimiques et des transports générateurs de tant de pollutions et responsables d’une véritable chorégraphie de l’absurde, où des denrées anonymes parcourent chaque jour des milliers de kilomètres plutôt que d’être produites à l’endroit de leur consommation. Enfin, elle permet de produire une alimentation de qualité, garante de bonne santé pour la terre et ses enfants. Répondre de cette façon aux nécessités de notre survie tout en respectant la vie sous toutes ces formes est à l’évidence le meilleur choix que nous puissions faire si nous ne voulons pas être exposés à des famines sans précédent. »

Ayant donc pour objet la relation harmonieuse entre l’humain et la nature, l’agroécologie est un concept liant éthique de vie et pratiques agricoles basées sur ces quelques principes :

Réduire l’utilisation d’intrants artificiels qui nuisent à l’environnement

Ceux-ci sont non seulement nocifs pour les terres, mais ils sont également chers ou rares et donc difficilement accessibles aux petits agriculteurs, notamment les plus pauvres au Sud. L’agroécologie incite donc à utiliser davantage d’intrants locaux naturels afin de renforcer les interactions biologiques. Elle promeut les processus et les services écologiques comme l’usage d’engrais verts ou la rotation des cultures. On utilise la connaissance de la biodiversité locale pour lutter naturellement contre le nuisibles et les maladies afin de réduire voire se passer totalement de pesticides chimiques.

Minimiser les quantités de substances toxiques ou polluantes libérées dans la nature

Ce peut être par exemple en recyclant la biomasse et en ajoutant régulièrement des résidus agricoles, du fumier ou du compost pour accroître l’accumulation de matières organiques dans les sols. Cela permet d’équilibrer et même d’optimiser le cycle nutritif.

Optimiser la ressource eau

On augmente la couverture pour minimiser l’érosion des sols, la perte d’eau et d’humidité.

Promouvoir une activité biologique des sols

Afin que ceux-ci deviennent plus fertiles.

Maintenir une grande diversité d’espèces

Maintenir la richesse des écosystèmes afin d’en augmenter la résistance et la résilience en s’appuyant sur la rotation des cultures, les polycultures, en intégrant des élevages…

l'agroécologie

Mais bien plus qu’une forme d’agriculture comme pourraient l’être l’agriculture bio, la biodynamique ou l’agriculture raisonnée, l’agroécologie est une éthique de vie. « Elle considère le respect de la terre nourricière et la souveraineté alimentaire des populations sur leurs territoires comme les bases essentielles à toute société équilibrée et durable. »
L’agriculture écologique devient dès lors un moyen de remettre l’humain et la nature au coeur même de nos préoccupations.

L’un des avantages certains que l’agroécologie peut avoir sur l’agriculture même bio est qu’elle peut s’adapter à n’importe quel biotope. Au Nord comme au Sud, l’agroécologie est accessible à tous. Ainsi, l’agroécologie pourrait rendre autonome les 2 milliards(2) d’agriculteurs démunis, qui n’ont pas accès aux technologies modernes.

Lire page suivante : une agriculture avec et plus seulement contre

Pour vous c'est un clic, pour nous c'est beaucoup !
consoGlobe vous recommande aussi...



Je fais partie de ce qu’on appelle désormais les « slasheurs » : je suis rédactrice / sophrologue / et j’enseigne le français comme langue...

19 commentaires Donnez votre avis

Moi aussi je donne mon avis